«Dynamisation des marchés: une révolution en marche»! C’est sous ce thème que la capitale gabonaise Libreville, a abrité du 4 au 6 avril 2025, la 4è édition d’Africa capital markets forum (ACMF). Une rencontre organisée par One Africa forums, en partenariat avec la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF). Sous l’égide du ministère de l’Economie et des participations du Gabon.
Plus de 250 décideurs financiers, régulateurs, institutions boursières, banques, fintechs et investisseurs venus de toute l’Afrique et au-delà ont pris part à ce forum. Pour des débats stratégiques autour d’un objectif commun: stimuler la transformation des marchés de capitaux en Afrique centrale et renforcer leur intégration continentale. L’ambition claire étant de bâtir des marchés de capitaux modernes, profonds et interconnectés.
Les échanges ont débuté le 5 mai par une session inaugurale sur le thème: «Quelle vision pour des marchés de capitaux réinventés en Afrique». Y ont pris part: Jacqueline Adiaba-Nkembe, présidente de la COSUMAF, Louis Banga Ntolo, directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), Joséphine Ossiya Okui de Capital markets authority (Ouganda), Bilel Sahnoun de la Bourse de Tunis, Lina Tonui d’Africa exchange linkage project et Dramane Diarra de l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (AMF-UMOA). C’était en présence de Mme Huguette Nyana Ekoume, épouse Awori Onanga, représentante du ministère de l’Economie et des participations du Gabon, du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Yvon Sana Bangui et d’Hassan M. Alaoui, président de One Africa forums.
Concernant les travaux à proprement parler, quatre panels ont été constitués. Le premier a planché sur le thème «Entreprises émettrices et intermédiaires de marché: mieux appréhender les enjeux de gouvernance et les facteurs de performance».
Le deuxième panel a débattu sur «Un ‘’New deal’’ pour l’émergence d’une nouvelle génération d’investisseurs». En suggérant les approches à adopter pour promouvoir l’émergence d’une nouvelle génération d’investisseurs, la manière d’intégrer l’investissement et l’épargne dans les comportements financiers des populations et surtout, les produits financiers spécifiques pour répondre aux besoins des jeunes générations.
Le panel 3 a traité de la «Mobilisation de l’épargne publique: entre innovation, gouvernance et digitalisation». Les panelistes ont notamment analysé les principaux obstacles actuels à sa mobilisation en Afrique et comment surmonter les mécanismes de gouvernance pour mieux collecter l’épargne publique domestique, la digitalisation de la mobilisation de l’épargne publique.
Enfin, le quatrième panel s’est penché sur la «Digitalisation des instruments financiers: quel impact pour des marchés de capitaux réinventés»? Entre autres, les panelistes ont parlé des avantages que la digitalisation apporte aux investisseurs et aux émetteurs, de l’impact de la blockchain et des technologies décentralisées sur les marchés financiers africains, des obstacles qui freinent l’adoption de la digitalisation dans les marchés africains et comment les surmonter.
A la clôture du forum, Jacqueline Adiaba-Nkembe est revenue sur les recommandations des participants: diversification de la demande: élargissement de la base des investisseurs, en y intégrant les sociétés d’assurances, les fonds de pension des particuliers, via la mobilisation de l’épargne; diversification de l’offre: élargissement de la base des produits offerts adaptés aux customisés, utilisation des opportunités offertes par la réglementation, notamment le financement participatif, la facilitation des PME à l’accès à la cote de la Bourse; éducation financière, qui doit se faire dès le bas âge et être intégrée aux programmes d’éducation scolaire et étendue aux populations locales; mise en œuvre d’un plan concerté impliquant tous les acteurs; promotion et communication auprès des investisseurs institutionnels régionaux et à l’étranger; modernisation et digitalisation des outils; interconnexion aux autres Bourses africaines; professionnalisation des acteurs du marché, etc.
Véran Carrhol YANGA