Dans le cadre de la 10è Conférence internationale sur la sécurité tenue, du 15 au 17 août 2022 à Moscou, en Russie, sur le thème: «Coopération multilatérale régionale en matière de paix et sécurité en Afrique centrale», le ministre de la Défense nationale, Charles-Richard Mondjo, a fait une communication par visio-conférence, dans laquelle il a invité les Etats de la sous-région à renforcer la coopération sur les questions de paix et de sécurité.

Le ministre Mondjo a fait état notamment des mécanismes de coopération multilatérale régionale en matière de paix et de sécurité, entre autres, les interactions au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), ainsi que d’autres institutions régionales.
La CEEAC, a-t-il souligné, est une institution régionale multilatérale composée de onze Etats membres. Dans la volonté d’apporter la paix et la sécurité, de juguler l’instabilité consécutive aux conflits armés, la CEEAC a structuré un agenda autour d’une architecture de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (COPAX) créée en 1999 et révisé à la faveur de la réforme institutionnelle de la communauté en 2019.
Selon lui, conçu comme un système d’alerte et de sécurité collective, le COPAX est destiné à soutenir la construction de l’intégration régionale autour d’un ensemble de politiques communautaires à travers plusieurs dispositifs, à savoir la mise en œuvre du Pacte de non agression, du Pacte d’assistance mutuelle, d’une diplomatie préventive, le déploiement de missions de soutien de la paix, la mise en œuvre de la stratégie régionale de coopération policière et judiciaire, la mise en place des capacités de défense commune, le Comité des ambassadeurs, le mécanisme d’alerte rapide de l’Afrique centrale, la Force multinationale de l’Afrique centrale en synergie avec celle de l’Afrique de l’Ouest par l’établissement du Centre interrégionale de coordination, basé à Yaoundé, au Cameroun.
Cette instance de dialogue stratégique multilatérale entre Etats membres appelée COPAX, a précisé le ministre de la Défense nationale, «est ainsi l’émanation de l’architecture africaine de paix et de sécurité et s’inscrit dans le principe de subsidiarité consacré par l’Union africaine au profit des communautés économiques régionales, matérialisé par le mémorandum d’entente sur la coopération dans le domaine de la paix et de la sécurité entre l’Union africaine, les communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux des brigades régionales en attente».
La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), a-t-il rappelé, «est une organisation qui regroupe douze Etats membres, à cheval sur trois communautés économiques régionales, à savoir la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, la Communauté de développement de l’Afrique australe, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. L’objectif visé par les pères fondateurs de cette organisation était de réunir tous les pays de la région, afin d’organiser des dialogues devant aboutir à la signature d’un pacte de sécurité et de développement de cette région, ainsi qu’au lancement d’un plan d’action régional pour la mise en œuvre dudit pacte. C’est ainsi que l’action de la CIRGL porte sur quatre piliers: la paix et la sécurité; la bonne gouvernance et la démocratie; le développement économique et l’intégration régionale; les questions humanitaires et sociales. Cette vision est donc construite sur la base ‘’du pacte sur la sécurité, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs adopté à Nairobi en décembre 2006».
Pour les perspectives sur le renforcement de la coopération multilatérale de la coopération multilatérale régionale en matière de sécurité, le ministre Mondjo estime que «tous les enjeux au cœur des priorités pour l’émergence d’une dynamique de coopération multilatérale régionale doivent permettre de raffermir davantage comme un cadre privilégié, non seulement de promotion, de gestion et de règlement pacifique des différends en Afrique centrale, mais également d’établissement des relations de confiance mutuelle».
«La consolidation du partenariat international est la clé de succès de cette démarche qui devrait parvenir au renforcement des institutions d’Afrique centrale et des capacités des Etats en amont des conflits», a-t-il estimé.

Alain-Patrick MASSAMBA