La 55e Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement et la 43e réunion du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD) se sont tenues du 26 au 27 août 2020, à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Elles ont réuni notamment des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales, des décideurs politiques, etc.
Les réunions se sont tenues en mode virtuel en raison des contraintes liées à la crise sanitaire de la COVID 19. Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a souligné à l’ouverture le contexte particulier de ces Assemblées annuelles marquées par la pandémie de COVID 19. Il a magnifié le soutien déterminant de la Banque pour son pays et les autres membres régionaux: «C’est l’occasion pour moi de saluer la Banque africaine de développement, son président et son Conseil d’administration, pour le soutien sans faille exprimé en ces moments difficiles aux Etats africains. En effet, la Facilité de réponse à la COVID 19 de la Banque, a permis de financer et de soutenir les pays africains dans la mise en œuvre rapide des plans de lutte contre la pandémie.» Il s’est par ailleurs félicité de la «grande capacité d’adaptation dont la Banque a su faire preuve en poursuivant ses opérations et en fonctionnant en mode virtuel, depuis le mois de mars 2020», mais également du travail accompli par le président Adesina «qui a su poursuivre, avec succès, l’œuvre de transformation de la BAD et lui donner une grande crédibilité et une notoriété dont nous pouvons être fiers».
Un accent particulier a été mis sur les réunions statutaires à huis clos des gouverneurs de l’institution et sur l’élection du président du Groupe de la Banque.
Selon les estimations de la BAD, le continent pourrait perdre au moins 173,1 milliards de dollars de PIB en 2020 et 236,7 milliards de dollars en 2021 à cause de la pandémie. À ce jour, les restrictions et mesures de confinement strictes imposées au début de la crise, et assouplies progressivement, ont causé la fermeture en masse d’entreprises et des millions de pertes d’emplois. L’objectif est donc d’amortir le choc d’une récession d’ores et déjà envisagée.
Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement, s’est félicité de l’excellente qualité des relations entre son institution et la Côte d’Ivoire, pays hôte du siège de la Banque, dont il a salué les bonnes performances économiques. «À cause de la pandémie, l’Afrique a perdu plus d’une décennie des gains réalisés en matière de croissance économique. La reprise sera longue et difficile pour l’Afrique. Nous devons maintenant aider le continent à se relever, avec audace, mais aussi avec intelligence, en accordant une plus grande attention à une croissance de qualité: la santé, le climat et l’environnement», a-t-il indiqué.
Dès le mois d’avril, la Banque avait réagi rapidement, par une série de mesures vigoureuses, pour soutenir et accompagner ses pays membres régionaux, face à la pandémie. Ainsi, avait été lancée la Facilité de réponse à la COVID 19, dotée d’un montant de dix milliards de dollars. La réponse, à la mesure de la crise, a atteint une échelle continentale. De l’Afrique du Nord à l’Afrique australe, l’appui de la Banque pour renforcer la résilience des pays membres régionaux a été massif.
Les entités régionales ont été soutenues: la CEDEAO en Afrique de l’Ouest, à hauteur de 22 millions de dollars, pour le renforcement des systèmes de santé de pays à faible revenu, ainsi que la CEMAC, en Afrique centrale. Il en a été de même pour les pays du G5 Sahel, également soutenus par la Banque à hauteur de vingt millions de dollars.
Au-delà des aspects statutaires de ces assises, les gouverneurs de la Banque africaine de développement, issus des 54 pays membres africains régionaux et des 27 pays membres non régionaux de la Banque, ont mis l’accent sur les acquis de la réponse à la pandémie, lesquels aideront à bâtir une Afrique post-COVID 19 véritablement résiliente.
Mme Nialé Kaba, ministre du Plan et du développement de Côte d’Ivoire et présidente du Conseil des gouverneurs de la Banque, a pour sa part souligné que la pandémie constituait, malgré tout, une opportunité pour «relever le défi de la digitalisation de nos économies». Elle a encouragé la Direction de la Banque «à apporter un appui substantiel aux pays africains individuellement et collectivement afin de renforcer l’infrastructure numérique nationale et régionale pour une connectivité plus grande.»
Le 27 août 2020, les gouverneurs ont reconduit à la tête de la banque Akinwumi Adesina, premier citoyen nigérian à occuper ces fonctions. C’est le huitième président de la Banque. Il fut élu le 28 mai 2015 pour une durée de cinq ans par le Conseil des gouverneurs de la Banque, au cours des Assemblées annuelles, qui s’étaient tenues cette année-là à Abidjan.
Les gouverneurs de la Banque sont généralement des ministres des Finances et de l’Économie ou des gouverneurs de Banque centrale des 54 pays membres de la région Afrique et des 27 pays membres issus d’autres régions du monde.

Viclaire MALONGA