Dans sa brochure intitulée «Les raison de la création du cercle de réflexion pour le développement de Boko-Songho», Joseph Bitala Bitémo en appelle à une conscience collective des fils et filles du district de Boko-Songho dont il est originaire. Travailler à l’unisson pour le développement de leur contrée, exige de s’engager dans cinq chantiers essentiels. Il évoque l’altération des valeurs de fraternité, d’unité et de concorde dans le district. «Je ne le fais pas par opportunisme ou par défiance envers les pouvoirs publics, mais par conviction», a rappelé Joseph Bitala Bitémo.
«Je sollicite votre indulgence pour vous inviter à me lire avec une vive inclinaison vers un objectif auquel nous nous attachons de toutes nos forces: celui du développement de notre district», écrit-il.
«A vous les producteurs, les planteurs résidant à travers les villages. A l’élite villageoise mais, aussi urbaine, aux intellectuels, leaders résidant dans les villes du Congo et à tous les ressortissants de la diaspora. Plus qu’un cri du cœur, c’est une introspection salutaire essentiellement des cadres de notre district que je propose dans un cercle de réflexion pour améliorer tant soit peu le bien-être social, pour développer notre contrée», affirme- t-il.
Joseph Bitala Bitémo rappelle que le cercle de réflexion qu’il propose est historique à bien des égards. «C’est un choix existentiel. Le choix d’une nouvelle génération des acteurs de Boko-Songho. Saisissons cette chance, changeons les choses, serrons sur nos cœurs le bonheur d’être citoyens de Boko-Songho. C’est un choix de l’expérience qui s’incline autour de cinq chantiers non exhaustifs».
Le premier chantier, est celui de «Boko-Songho rural» avec les propositions auprès de l’exécutif d’une politique agricole ancrée sur l’opportunité naturelle du district, de Boko-Songho qui bénéficie de la générosité de dame nature…Le cercle s’attachera à garantir l’égal accès aux services publics sur tout le département de la Bouenza et soutenir l’effort d’investissement en infrastructures en particulier en milieu rural.
Faire de la production agricole et animale une priorité du district. Pour préserver l’environnement, il faut rompre avec le modèle économique fondé sur la mondialisation sauvage sur fond de déforestation, par des forestiers, étrangers ou nationaux, qui échappent au contrôle du pouvoir législatif.
Le deuxième chantier sera celui de l’éducation et de la culture. Les écoles délabrées sont presque ignorées de la tutelle nationale avec un déficit criard d’enseignants, de matériel didactique, de table-bancs. C’est la condition de notre cohésion dans le district.
Le cercle de réflexion devra la transmission des savoirs fondamentaux, de notre culture et de nos valeurs, au cœur de ses préoccupations. Oui, c’est possible sinon par une thérapie de choc à travers une proposition de loi (car c’est le rôle de nos élus) du moins, par le jumelage de Boko-Songho et, pourquoi pas, des grandes villes européennes.
Nous valoriser notre culture dans toutes ses formes. Notre tâche sera préservation et la revitalisation de l’héritage culturel. Il s’agira d’organiser périodiquement un festival qui aura pour but de sauvegarder les traditions culturelles et faire en sorte qu’à travers cette grande messe, les générations futures soient le lien qui fera que cette culture puisse continuer à exister.
La culture c’est la mémoire d’un peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de peser et de vivre. Afin de consolider la cohésion au sein de la jeunesse, des tournois sportifs, notamment de football, inter village, seront organisés, par secteur dans tout le district de Boko-Songho. Ils serviront à détecter et identifier les talents pour être proposé aux instances sportives du pays.
Le troisième chantier sera celui du fonctionnement de la décentralisation et de la modernisation de l’économie avec une stratégie d’investissement ambitieuse pour notre district.
Avec des élus qui partagent les mêmes valeurs au sein du cercle de réflexion, il faudra proposer par une loi, l’émergence d’un nouveau modèle de croissance réconciliant transition écologique, industrie du future et agriculture de demain. Il s’agira de faire recréer une mobilité économique et sociale par le numérique, la recherche et l’innovation, le travail et l’entrepreneuriat profitable à l’ensemble des départements du Congo. La société que je propose pour notre district, voire notre département, sera à la fois libérée des carcans et des blocages, et protectrice des plus faibles et des plus démunis dans les villages.
Le quatrième chantier sera celui du renouveau démocratique et de la bonne gouvernance dans la paix dans notre pays. Le cercle devra jouer efficacement un rôle de censure et il se dotera des moyens pour se faire entendre. Les soupçons qui pèsent aujourd’hui au Congo sur nombre de représentants du pouvoir législatif comme du pouvoir exécutif sont l’enrichissement illicite, le manque d’efficacité, l’insuffisante responsabilité de nos dirigeants et l’ivresse du pouvoir qui menacent notre démocratie. Nous devons nous insurger contre ceux qui viennent en politique pour l’argent, pour se servir et non pour servir, les partisans des antivaleurs si judicieusement blâmés par le chef de l’Etat. Nous voulons un pays qui investit davantage pour le bien des populations et dont la vitalité démocratique et le gout pour l’avenir seront retrouvés.
Enfin le cinquième et dernier chantier sera de revitaliser la vie associative. Devant le désamour des populations vis-à-vis des politiques, le cercle de réflexion s’engage avec toutes les forces dans le combat aux cotés des partenaires, associations et ONG d’autres départements dans un débat d’idées et un traitement d’égale à égale. Cela se fera sous le signe du renouveau malgré la crise économique et financière. L’heure doit être à la réflexion pour éviter les égarements, et éliminer les marchands d’illusions dans un pays qui répare les injustices, qui dépasse les vieux clivages ethniques pour mettre en place les solutions qui marchent».

Pascal-Azad DOKO