Au Burkina Faso, une vingtaine de militaires condamnés pour leur rôle dans le coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 ont reçu la une grâce présidentielle. Il s’agit en fait de l’application de la loi adoptée fin décembre 2024 par les membres de l’Assemblée législative de transition. Le capitaine Ibrahim Traoré a signé un décret pour la libération de plusieurs officiers et sous-officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle. C’est la garde prétorienne de l’ancien président Blaise Compaoré qui avait tenté de renverser le pouvoir de transition dirigé à l’époque par Michel Kafando.
Le décret date du 24 mars 2025 et le capitaine Ibrahim Traoré accorde une «grâce amnistiante» à 21 membres des Forces armées du Burkina Faso. Vingt et une personnes qui ont fait l’objet d’une condamnation ou d’une poursuite judiciaire devant la justice pour des faits commis les 15 et 16 septembre 2015. Parmi les bénéficiaires, six officiers dont le capitaine Oussène Zoumbri, un officier d’intervention de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle, le lieutenant Relwindé Compaoré, décoré quatre fois au Mali pour ses missions, les lieutenants Ghislain Gorgo, Abdoul Kadri. Suite à cette décision, ces 21 militaires reprendront leur place au sein des Forces armées burkinabè.
Mais, précise le décret, «cette réintégration ne peut jamais» donner lieu à «la reconstitution de la carrière ni les indemnités». A la fin de l’année dernière, le Parlement de transition avait adopté un projet de loi qui visait une soixantaine de condamnés par le tribunal militaire pour «atteinte à la sûreté de l’Etat». Cette loi offrait la possibilité à ces personnes ayant participé à la tentative de coup d’État de septembre 2015 de formuler une demande de «grâce amnistiante».

Alain P. MASSAMBA