Le scrutin présidentiel au Gabon est décisif, il met fin à la transition ouverte par le coup d’Etat du général Brice Clotaire Oligui Nguema en août 2023. Cette élection, qui oppose huit candidats dont le président de transition et son principal challenger Alain Claude Billy-Bi-Nze, ancien Premier ministre sous Ali Bongo, est d’une importance capitale pour l’avenir du pays. Il s’agit d’un tournant politique majeur après plusieurs décennies de pouvoir Bongo, et le peuple gabonais est face à l’avenir démocratique et économique de son pays.

Cette élection présidentielle oppose huit candidats issus de différents horizons politiques. Parmi eux, deux figures majeures se distinguent particulièrement: le président de transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, et son principal challenger, Alain Claude Billy-Bi-Nze, un ancien Premier ministre d’Ali Bongo.
En tant que président de transition, Oligui Nguema est perçu par une partie de la population comme le «sauveur» du pays, celui qui a mis fin à un régime autoritaire et corrompu. Son message de stabilité et de réformes économiques attire un large soutien, notamment au sein des Forces armées et de ceux qui espèrent une reconstruction du Gabon après les années Bongo. Il prône la consolidation de la transition, la réforme du système politique et la mise en place de réformes économiques pour diversifier le pays et améliorer le quotidien des Gabonais. Toutefois, sa campagne se heurte aux critiques de ceux qui l’accusent de vouloir maintenir une forme de pouvoir autoritaire, voire de prolonger le contrôle militaire sur la politique du pays.
Alain Claude Billy-Bi-Nze, ancien Premier ministre sous le régime d’Ali Bongo, représente la réconciliation avec l’héritage bongoïste tout en promettant un renouveau démocratique. Son image de technocrate et d’homme politique expérimenté joue en sa faveur auprès d’une partie de l’électorat, notamment des élites urbaines et des anciens partisans du régime Bongo. Billy-Bi-Nze se présente comme un homme capable de restaurer la démocratie et de lutter contre la corruption tout en poursuivant les réformes économiques. Cependant, sa proximité avec l’ancien pouvoir suscite des doutes parmi certains électeurs, qui le considèrent comme une figure du «système Bongo» et le perçoivent comme un candidat de la continuité.
Outre Oligui Nguema et Billy-Bi-Nze, l’élection présidentielle 2025 au Gabon voit l’émergence de plusieurs nouveaux partis politiques et figures de l’opposition, souvent issus de la société civile et des jeunes générations. Ces candidats mettent en avant des projets de réformes radicales, appelant à la fin du système politique centré autour de la famille Bongo. Parmi eux, des personnalités issues du monde académique, des activistes politiques, ainsi que des leaders d’opinion se battent pour attirer les voix des jeunes et des gabonais en quête de véritable changement.
L’un des principaux enjeux de cette élection est la restauration de la démocratie et la mise en place d’un système politique plus transparent. Après des décennies de pouvoir familial, la question de la démocratisation du Gabon est au cœur des débats. Les citoyens gabonais sont divisés entre ceux qui soutiennent la continuation de la transition sous Oligui Nguema, et ceux qui plaident pour un retour rapide à un régime démocratique plus inclusif, incarné par des figures comme Billy-Bi-Nze.
Les électeurs attendent des candidats qu’ils présentent des projets concrets pour assainir les institutions, instaurer plus de transparence et renforcer l’Etat de droit. Oligui Nguema, bien qu’étant un ancien proche de l’ancien régime militaire, a promis de mener des réformes visant à assainir la gouvernance. Billy-Bi-Nze, quant à lui, insiste sur un retour à la «démocratie réelle» et la fin des pratiques de corruption systémique.

Gaule D’AMBERT