En proie à une guerre sécessionniste depuis 2016, les régions anglophones du Cameroun sont confrontées au problème de la scolarisation des apprenants. Récemment, la Confédération des enseignants anglophones a tiré la sonnette d’alarme sur des effets dévastateurs de la guerre sur l’école.

Depuis quatre ans, l’éducation est en berne dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. Si dans les grandes villes quelques rares écoles sont ouvertes, les villages sont quasiment déserts et les écoles à l’abandon. Un syndicaliste affirme que «les conséquences de la crise sur l’éducation sont inimaginables. Il y a très peu d’écoles qui fonctionnent et surtout dans les villes. Mais quand vous allez dans les villages, toutes les écoles sont abandonnées et envahies par la végétation et les serpents. Cela va prendre un temps fou de remettre tout ça en état».
Fer de lance de la contestation en 2016, bien avant la transformation des revendications en conflit armé, les enseignants des régions anglophones où sévit le conflit, font un constat alarmant. Les attaques contre les enseignants et les élèves sont récurrentes. Elles sont perpétrées par les milices séparatistes qui imposent le boycott sur l’éducation comme moyen de pousser le Gouvernement à la table de négociations.
Le président du Syndicat des enseignants de l’autorité presbytérienne de l’éducation (PEATTU), Stephen Afuh interpelle les pouvoirs publics afin qu’ils accélèrent la mise en œuvre des réformes promises qui permettront un restaurer la paix, et les séparatistes de cesser de prendre l’école en otage. «Je lance un appel aux séparatistes pour qu’ils laissent les écoles fonctionnées. Qu’ils donnent une chance à la paix et qu’ils n’utilisent pas l’éducation dans leur stratégie pour faire entendre au Gouvernement leurs revendications. Il y a d’autres moyens qui existent, sans paralyser l’école. Ils doivent réaliser que les enfants sont innocents et ont besoins de l’éducation pour leur développement et le développement de leur pays lorsqu’ils seront grands», a-t-il plaidé.

Gaule D’AMBERT