Depuis six décennies, le Congo a vu se développer des générations de sportifs talentueux. Elles ont chacune marqué leur époque à travers plusieurs épopées. La Semaine Africaine présente dans un premier temps une dizaine de ces sportifs. Par principe, il y a un peu de subjectivisme dans chaque choix. Il est probable, donc, que cette liste ne fasse pas l’unanimité. Ce qui est sûr: ceux que nous avons choisi ont fasciné les fans par leurs exploits.
Lorsqu’on parle d’athlétisme, il y a parmi les noms qui reviennent souvent sur toutes les lèvres, celui de Théophile Clovis Nkounkou (66 ans). Un coureur des sprints courts (100 et 200m) qui a porté très haut le nom du pays. Il fait partie des ‘’Migs’’ qui ont hissé le relais 4x100m congolais en demi-finale des Jeux Olympiques de Munich (Allemagne), en 1972. Une performance jamais égalée. Au temps de sa splendeur, il s’illustra dans le top 3 des meilleurs sprinters africains lors des championnats continentaux de 1979 à 1983 et fit partie, chaque fois, de la sélection d’Afrique lors des Coupes du monde 1979, 1981 et 1983.
Tout comme cette légende, un autre nom figure également au panthéon athlétique du Congo: Franck Elemba Owoko (30 ans), spécialiste du lancer de poids. Surnommé ‘’Gladiateur’’, il est même le plus performant de l’histoire de l’athlétisme congolais. Quatrième aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro (Brésil) en 2016, ses meilleures performances continentales sont la médaille d’or aux Jeux africains de Brazzaville en 2015 et la médaille d’argent aux Championnats d’Afrique de Durban (Afrique du Sud) en 2016. Il a aussi remporté l’Or aux Jeux de la Francophonie d’Abidjan (Côte d’Ivoire) en 2017.
Si en Afrique, certains connaissent le nom du Congo en handball, c’est grâce aux exploits des dames des Diables-Rouges championnes d’Afrique des nations en 1979, 1981, 1983 et 1985. Anne Solange Koulenka (62 ans) est sans doute la figure phare de cette génération, l’incontestable meilleure handballeuse congolaise de tous les temps. Une gauchère spectaculaire et une machine de buts. Meilleure joueuse du continent en 1979, elle a aidé aussi le pays à se qualifier pour les Jeux Olympiques de Moscou (ex-URSS) en 1980.
Les jeunes générations ne connaissent peut-être pas autant Germain Dzabana ‘’Jadot’’ (mort à 29 ans) qui fut pourtant un surdoué du football, dans les années 1960. Quelle impression de puissance lorsqu’il démarrait ! Et surtout quel dribble vertigineux qui laissait un goût amer à ses garde-du-corps ! Un jour, un journaliste frappé par le génie de ce numéro 10, l’a élevé au rang de ‘’maréchal’’. Il fut médaillé d’or aux Jeux africains de 1965.
Un autre footballeur sur cette liste: Jean-Michel Mbono (74 ans), un avant-centre vif comme la poudre. Les fans l’ont surnommé ‘’Sorcier’’, pour ses buts inattendus. Quelle vitesse d’exécution et quel punch ! Mbono marqua ainsi de son sceau les Jeux africains de 1965 et, surtout la 8e Coupe d’Afrique des nations à Yaoundé, en 1972, dont il fut le meilleur buteur avec 4 buts en trois matchs.
Un troisième footballeur légendaire: Paul Moukila ‘’Sayal’’ (décédé à 42 ans). Plus qu’un simple footballeur, cet attaquant a été une icône pour sa génération. Champion d’Afrique des nations en 1972 et des clubs en 1974 sous le maillot du CARA, il est le tout premier et unique ballon d’or africain de France football, la même année. Une tête et des pieds ravageurs.
Le cyclisme a ses pionniers et ses champions, toutes générations confondues. Le plus populaire d’entre eux est, certainement, Nzalamouana Denis, dit Sankara. Un garçon chaleureux et sympathique. Qu’il était heureux en compagnie des centaines de gosses qui clamaient son nom de guerre: ‘’Sankara, Sankara, Sankara! Nous prierons pour Sankara’’. Mais le succès ne lui montait pas à la tête, en dépit des trophées qu’il lui rapportait de temps à autre dans les années 1970.
La boxe congolaise a, à une certaine époque, subjugué le public. Son meilleur ambassadeur de tous les temps, c’est, naturellement, Anaclet Wamba (60 ans). En 1980, installé en Bretagne pour la circonstance, il a mis l’Europe à ses pieds, chez les mi-lourds, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Des combats qui se terminaient souvent par des KO. Huit fois champion du monde des lourds-légers, ce n’est pas chaque soir qu’on s’offre un pugiliste de cette envergure.
Le basket-ball a connu ses heures de gloire. Parmi ses meilleurs acteurs on peut saisir au vol un certain Maxime Mbochi (63 ans) qui a procuré ses plus belles joies aux férus de la balle orange.
Un autre basketteur au panthéon: Serge Ibaka. Seul et unique congolais champion de la NBA en 2019. Il est également médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Londres (2012) et champion d’Europe (2011) avec l’Espagne. (A suivre)

Jean ZENAGBIO