Créé par le Pape François, en novembre 2016, l’archevêque de Bangui, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga est en tournée pastorale dans l’Est de la République centrafricaine avec une vingtaine de religieux. Vendredi 17 mars 2023 sur sa route, il a été stoppé par des hommes armés. L’affaire a pris de l’ampleur, plusieurs sources ont parlé de kidnapping, de demande de rançon. Même le Premier ministre a réagi. Finalement, les religieux nient tout enlèvement de leur chef de file.
Selon l’Eglise, le Cardinal Nzapalainga et sa délégation sont arrivés jeudi 16 mars à Ouadda, à 800 km de la capitale Bangui. Ils se sont mis en route, mais des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) leur ont barré la route. Des sources concordantes affirment que le Cardinal et son équipe avaient été pris en otage et que les ravisseurs exigeaient une rançon de 5 millions de francs CFA. L’affaire défraie la chronique. Le cabinet du Premier ministre a déclaré que Félix Moloua suivait la situation de près et qu’il avait tenu des réunions avec ministres, préfet et sous-préfets.
Aboubacar Sidik, porte-parole du groupe rebelle de la CPC, a démenti les faits. Il a fait savoir que le groupe est en alerte, que la zone est dangereuse, et que les religieux étaient entrés dans leur secteur sans les avertir. «C’est une délégation qui est venue rentrer dans notre zone de juridiction, sans nous en informer, donc il fallait vérifier. C’est une zone très dangereuse, nous sommes en alerte, il fallait qu’on regarde afin que rien ne puisse leur arriver».
D’après Mgr Richard Appora, éveque de Bambari qui était dans le convoi, des négociations se sont tenues, les rebelles ont donné leur feu vert et la tournée pastorale a repris. «Il n’y a eu ni enlèvement, ni rançon, ni menace, ni restriction de mouvements. Je suis surpris d’entendre ça. Nous n’avons fait l’objet d’aucun kidnapping, d’aucune demande de rançon. Nous avons envoyé dans leur base une délégation de curés avec un ou deux responsables de la communauté pour plaider notre cause et leur demander de nous laisser passer».
Les ecclésiastiques sont arrivés à Ouada Djallé, 100 km plus loin. ll y était prévue, la célèbration d’une messe avant de rejoindre leur destination finale.

A.-P. MASSAMBA