Dans la perspective des élections législatives et locales prochaines, le Gouvernement entend organiser à Owando, chef-lieu du département de la Cuvette, une concertation politique, en vue des élections libres, transparentes et crédibles qui ne feront l’objet d’aucune contestation. D’ores et déjà, certains partis de l’opposition ont fait savoir qu’ils allaient boycotter cette rencontre qui, selon eux, n’aboutira à rien.

De l’autre côté, l’opposition modérée a porté, quant à elle, son soutien à cette initiative.
La concertation politique devrait réunir les membres du Gouvernement et leurs collaborateurs, les partis et groupements politiques de la majorité et de l’opposition et des autres partis, les représentants de la société civile, les représentants des institutions et administrations publiques, les représentants du corps diplomatique ainsi que des organismes internationaux.
Sous le patronage du ministre de l’Intérieur et de la décentration Georges Mbaka, la concertation d’Owando devrait préparer les conditions pour que les Congolais expriment librement leur choix, au travers de consultations électorales libres et transparentes.
Malheureusement, l’application d’une telle disposition fait toujours l’objet de contestations de la part des acteurs politiques, surtout de l’opposition, qui s’estiment lésés par le Gouvernement qu’ils accusent de ne pas respecter ses engagements et les recommandations prises lors des précédentes concertations.
Sachant que les élections peuvent être source de conflits au regard des éventuelles contestations qui en découlent parfois, le Gouvernement a toujours témoigné sa volonté de travailler à la consolidation de la paix au travers d’un dialogue toujours ouvert et permanent.
Il s’était engagé à tout mettre en œuvre pour la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées pour consolider la dynamique de paix enclenchée dans le pays.
Pour l’opposition, les recommandations issues des différentes concertations ne sont pas totalement respectées par le Gouvernement. Une frange de partis politiques rejette déjà le rendez-vous d’Owando et exige un vrai dialogue. A l’instar de l’ancien ministre Jean Itadi, président du parti le Congrès africain pour le progrès (CAP), et de Mathias Dzon, président de l’Alliance pour la République et la Démocratie (ARD). Ils ont décidé de boycotter cette rencontre qui, selon eux, n’aboutira à rien.
Malgré les différentes concertations, les faiblesses et les dysfonctionnements sont toujours observés dans l’organisation des scrutins. Les plus marquants sont: la persistance des faiblesses sur les listes électorales; la mauvaise distribution des cartes d’électeurs; le manque de rigueur dans le traitement des candidatures; le dysfonctionnement dans les missions de distribution du matériel électoral; l’insuffisance par endroit des bulletins de vote et de certains imprimés électoraux; la nomination tardive des membres des CONEL et des bureaux de vote; l’ouverture tardive des bureaux de vote; la délivrance sans rigueur des procurations; le non-respect par endroit des dispositions relatives à la remise systématique du formulaire des résultats aux délégués des candidats et de l’affichage obligatoire des résultats dépouillés devant le bureau de vote; les absences souvent répétées des délégués nationaux dans les centres de compilation; la formation insuffisante de certains personnels électoraux…
Pour le Gouvernement, les concertations sont organisées pour consolider les acquis de la démocratie afin d’aller en toute confiance et en toute sérénité vers les élections libres, transparentes et apaisées dans le respect de la différence de l’autre, et de reléguer au passé les différends, les incompréhensions et des malentendus.
Les Congolais ont compris que ces concertations sont devenues aussi des moments pour la classe politique de se faire les poches. Nombreux y vont à cause de la prise en charge et des perdiems. Sinon, comment comprendre l’empressement, la détermination et l’engouement observés à la veille de toutes ces rencontres par la classe politique, la société civile et les confessions religieuses. Certaines formations politiques connaissent même des divisions en leur sein parce que X ou Y n’a pas été choisi. Le parti au pouvoir, le PCT, a toujours le plus grand quota.
Ce qui laisse à penser que ces concertations sont parfois des simples rencontres de routine et non pas de véritables moments d’échanges, de partage et d’entente. Les décisions sont prises, mais la volonté politique n’est toujours pas au rendez-vous. D’où le scepticisme de certains leaders de l’opposition.
Reste au Gouvernement de donner les signaux de garantie et de volonté pour amener autour d’une même table tous ceux qui, pour des raisons diverses, boudent encore ces assises qui devraient faire que les résultats issus des urnes ne soient pas contestés, mais acceptés par tous

KAUD