Lancé le 20 novembre 2019, la première édition du concours du jeune historien Brazzavillois s’est clôturé le samedi 25 janvier 2020 à l’Institut français du Congo (IFC). Initiée par l’IFC, en partenariat avec l’Université Marien Ngouabi, les ministères de l’Enseignement, les Archives nationales et municipales, cette compétition a pour objectif de susciter chez les jeunes le goût de la recherche et de l’histoire.
Le sujet du concours pouvait porter sur une famille, une personnalité, un arrondissement, un quartier, un monument ou un évènement historique ayant marqué la mémoire congolaise. Les travaux pouvaient être présentés sous plusieurs formes: exposés, audio, vidéo et dessins. Après deux mois de suspense, les lauréats issus des 300 jeunes lycéens et étudiants compétiteurs sont désormais connus. Les meilleurs sont classés en deux catégories: les individualités et les travaux de groupe. Dans la série individuelle, Fred Derry Vanne Nkimbi, étudiant en année de Licence au département d’Histoire-Géographie de l’Université Marien, a raflé le premier prix. «Les grands hommes de l’art musical, le cas de Jean-Serge Essous» a été son thème. Il a reçu sa récompense des mains de l’administrateur-maire de Bacongo, Mme Simone Loubienga.
La deuxième place est revenue à l’étudiante, en Licence également, Bienheureuse Loukoula. Elle a axé sa recherche sur l’essence de la «Place de la gare ferroviaire» de Brazzaville, dite Place de la Liberté.
Enfin, l’étudiant Diarra Amadou a occupé la 3e place avec pour thématique l’origine du nom du port de Yoro, à Brazzaville.
Emu, le lauréat a succinctement rappelé les missions de ce port: «Il relève de l’histoire socio-économique du Congo. Ce port sert de point d’embarquement et de débarquement des marchandises en partance et en provenance de la partie septentrionale du Congo. Il joue un rôle très important en ce sens qu’il ravitaille la ville-capitale et ses environs en produits agricoles et autres. Il tire son nom de Yoro Diam, de nationalité sénégalaise, qui fut pêcheur. Il a été parmi les premiers Ouest-africains à débarquer sur le sol congolais, après le Sergent Malamine. Il est arrivé vers les années 1820 pour la construction du Chemin de fer Congo-océan (CFCO). Il tombe malade et fait un retour au pays natal. Il revient à Brazzaville après l’inauguration du CFCO, il se confia au gouverneur de l’Afrique Equatoriale française (AEF), Raphaël Antonneti, qui l’encourage à pratiquer la pêche. A son tour, il initie de nombreux Congolais à cette activité», a-t-il livré à l’assistance.
Pour sa part, Bienheureuse Loukoula a rappelé que l’histoire de la Place de la gare est peu connue des Congolais. Ce n’est pas simplement une gare, mais un espace où ont eu lieu les manifestations de la première révolution socialiste qu’a connue le Congo. Elle a reçu son prix des mains du Pr Omer Massoumou.
Dans la catégorie groupes, les lauréats ayant occupé les 2e et 3e place ont focalisé leurs travaux respectivement sur la portée historique du Stade Eboué et les fresques d’Afrique. Et le meilleur groupe a exploré la description et le symbolisme de la statue de l’abbé Fulbert Youlou, premier Président du Congo qui a marqué les esprits de ses compatriotes.
Réceptionnant les prix, les lauréats ont remercié l’IFC et tous ses partenaires pour avoir organisé cette activité qui leur a permis de connaître leur histoire. Ils ont souhaité que cela se perpétue, pour permettre une meilleure immersion des jeunes Congolais dans leur mémoire collective. Les récompenses ont été composés d’ordinateurs, de tablettes tactiles, de dictionnaires, de téléphones portables, ce qui leur permettra de parfaire leurs connaissances pour des compétitions futures.

Esperancia
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