La cinquième réunion ministérielle entre la RD Congo et le Rwanda, à propos du conflit dans l’Est de ce pays, sous la médiation de l’Angola, s’est achevée dans la nuit du samedi au dimanche 13 octobre 2024 à Luanda. Les ministres des Affaires étrangères ont fait preuve de plus de conciliation. Ils ont notamment évalué les derniers développements depuis leur rencontre du 14 septembre et ont rappelé la nécessité, pour toutes les parties, de respecter le cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août. Cette cinquième réunion ministérielle était donc perçue comme une opportunité, après le tête-à-tête avorté des présidents congolais et rwandais à Paris.

Selon la facilitation angolaise, les délégations sont parvenues à un accord sur la mise en œuvre d’un plan harmonisé de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe rebelle qui représente l’une des principales préoccupations du Rwanda. En contrepartie, Kinshasa a obtenu un engagement pour la levée des mesures de défense adoptées par Kigali, c’est-à-dire le retrait d’environ 4 000 militaires rwandais déployés sur le sol congolais. Toutefois, aucun calendrier précis n’a encore été communiqué pour la mise en œuvre de cet accord.
Les ministres ont par ailleurs chargé la facilitation angolaise de préparer un document stratégique, appelé Concept des opérations (CONOPS), qui fixera les modalités de mise en œuvre du Plan harmonisé convenu par les parties. Ce concept doit être finalisé d’ici au 26 octobre, à partir des contributions des deux parties, pour répondre aux préoccupations de chacune.
De même, une rencontre entre les experts des trois pays est programmée pour le 30 octobre à Luanda. Cette réunion permettra d’examiner et valider le CONOPS élaboré par la facilitation angolaise. Elle sera utile pour harmoniser les actions à entreprendre et convenir des moyens techniques pour appliquer le plan sur le terrain. En vue de garantir une transparence dans les mouvements de troupes et éviter les provocations, chaque pays est appelé à soumettre, d’ici à au 15 octobre, les noms des officiers de liaison qui feront partie d’un Mécanisme de vérification adhoc renforcé.
Ce mécanisme sera lancé officiellement à Goma au plus tard le 5 novembre, avec pour mission de surveiller le respect du cessez-le-feu et les engagements de chaque partie. Les ministres se retrouveront à une date qui sera déterminée après la réunion des experts. Ils examineront le rapport de mise en œuvre du CONOPS et valideront les étapes finales pour pérenniser le processus de paix. Sur le terrain, les combats semblent s’être calmés, ces derniers jours, mais la tension reste palpable. Des actes de violations des droits de l’homme se poursuivent. Mais la bonne volonté semble régner dans la région.

Alain-Patrick
MASSAMBA