Trois jours après la nomination par l’organisation panafricaine d’un médiateur dans la corne de l’Afrique, en la personne de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, pour tenter de résoudre le conflit avec l’Ethiopie, les rebelles tigréens ont accusé de partialité l’Union africaine.

D’après le porte-parole des rebelles Getachew Reda, la médiation de l’Union africaine (UA) dans la corne de l’Afrique commence mal. «Il serait naïf de penser que cette mission puisse marcher. Nous avons du mal à comprendre, comment on peut attendre un rôle constructif de la part de cette organisation (UA) qui a donné tout son sens au mot ’’partialité’’», s’est-il interrogé.
Les Tigréens considèrent l’Union africaine comme majoritairement favorable à l’Ethiopie. C’est la première tentative de médiation de l’organisation continentale, alors que les combats entre Ethiopiens et Tigréens se poursuivent et que 400 000 personnes sont au bord de la famine. Des chefs d’Etat d’Afrique avaient déjà pris des initiatives pour tenter de juguler cette crise, et notamment celle tentée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, et plus récemment celle du président kényan Uhuru Kenyatta, pour signifier au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qu’il était temps de discuter avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et de le retirer des organisations terroristes.
L’organisation, basée dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, est malheureusement restée silencieuse sur cette guerre et le drame humanitaire qui en découle. C’est le reproche que lui fait le porte-parole des forces tigréennes qui pense «qu’il faut d’abord que l’UA reconnaisse l’existence du problème avant de pouvoir prétendre le résoudre».
Pour sa part, Abiy Ahmed considère toujours la guerre contre le Tigré comme une affaire intérieure. Le Prix Nobel pour la paix n’a pas encore réagi à la nomination d’un médiateur par l’UA. Le rôle de représentant pour la Corne de l’Afrique d’Olusegun Obasanjo restait encore sans imprécis, affirment certains observateurs de ce pays. Le parti tigréen du TPLF assure que l’Union africaine n’a pas cherché à l’approcher pour entamer une médiation.
L’organisation panafricaine qui est accusée d’impartialité s’était, prise les pieds dans le tapis. Il y a quelques jours, un membre éthiopien de l’UA a qualifié le TPLF «d’une organisation terroriste». Cependant, le Kenya a appelé l’Ethiopie à retirer le TPLF de la liste des organisations terroristes pour commencer les négociations.
A.P MASSAMBA