La Russie célèbre le 10 février de chaque année, la Journée du diplomate russe instaurée en 2002 par décret présidentiel. Une preuve de la reconnaissance par le Gouvernement du rôle de la diplomatie russe dans la promotion des intérêts nationaux de la Russie dans l’arène internationale. A Brazzaville, Gueorguy Tchepik, ambassadeur de la Fédération de Russie au Congo, a animé une conférence de presse pour dresser le bilan des activités de son pays dans le monde ainsi que celui de son ambassade en République du Congo au cours de l’année 2019.

Face aux journalistes, l’ambassadeur de Russie a égrené presque tous les sujets. Le diplomate russe a fait remarquer que le monde ne cesse de subir de graves perturbations. «Le principal facteur est toujours la politique de certains pays, visant à détruire l’architecture internationale de sécurité, à substituer le droit international par un soi-disant ordre mondial basé sur des règles. Il s’agit notamment du retrait des Etats Unis du traité sur les missiles de moyenne portée, des perspectives incertaines du traité sur la réduction des armes stratégiques, de la tension persistante dans le Golfe, de l’activité de l’OTAN à proximité des frontières», a-t-il dénoncé.
Pour Gueorguy Tchepik, le déficit de confiance est aggravé par le recours aux méthodes de concurrence déloyale tels que les sanctions, le protectionnisme et les guerres commerciales, empêchant ainsi, selon lui, la mise en œuvre du gazoduc Nord Stream 2 allant de la Russie vers l’Union européenne. «La Russie poursuit sa ligne indépendante et cherche à réduire la tension internationale, à renforcer les principes démocratiques de coopération entre les Etats, à maintenir la sécurité internationale et régionale», a-t-il déclaré.
Parmi les priorités de la Russie, a-t-il poursuivi, figurent la lutte contre le terrorisme international et le processus de paix en Syrie, le règlement des problèmes humanitaires. «La Russie a également contribué au règlement d’autres conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont la Libye…Les relations russo-chinoises de partenariat global et de coopération stratégique se sont élargies suite à une visite du président chinois Xi Jinping en Russie en juin dernier. La coordination entre Moscou et Pékin à une influence stabilisante sur le monde entier. Le partenariat stratégique privilégié avec l’Inde a été renforcé, tout comme les liens diversifiés avec d’autres pays de l’Asie et de l’Amérique latine. Le développement de la coopération entre la Russie et le continent africain a connu une forte impulsion. Nous avons obtenu de progrès dans le règlement de la crise en Ukraine», s’est félicité le diplomate russe.
Et d’ajouter: «Cette année, la Russie va œuvrer pour le maintien de la sécurité mondiale et de la stabilité stratégique pour prévenir une course aux armements dans l’espace et empêcher la militarisation de l’espace numérique. Nous accordons une attention particulière au travail du Conseil de sécurité des Nations Unies en vue de maintenir et renforcer le rôle central de l’ONU dans le monde et l’immuabilité des principes du droit international fixés dans la Charte de l’Organisation».
Pour la Russie, le Congo reste un partenaire fiable sur le continent africain. Le diplomate russe a hautement apprécié la coopération entre les deux pays. Il a annoncé la réalisation d’ici là d’un certain nombre de projets, notamment la construction d’un oléoduc Pointe-Noire-Brazzaville-Ouesso pour l’acheminement des produits pétroliers et la création d’un centre de recherche nucléaire. «La Russie est consciente de l’importance du projet permettant d’acheminer les produits pétroliers. Pour l’instant, nous sommes sur l’oléoduc entre Pointe-Noire et Brazzaville où les études d’ingénierie sont sur le point d’être réalisées. Deux étapes ont été franchies, les deux autres prendront fin vers le mois d’avril. En même temps, nous sommes en train de régler toutes les questions liées au financement, puis interviendra la formation des cadres», a-t-il fait savoir.
Dans le domaine de l’éducation, «sept jeunes congolais ont suivi une formation en Russie, et cette année encore, plusieurs autres seront sélectionnés pour aller apprendre l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. La Russie va augmenter le nombre de bourses accordées aux pays africains. Je suis optimiste car ces chiffres sont bons par rapport aux années passées de l’Ex URSS. Le plus rassurant, est qu’il y a toujours un grand nombre de Congolais qui vont étudier sous contrat, c’est-à-dire à leur frais en Russie», a-t-il précisé.
Parlant de l’agriculture congolaise, le diplomate russe a indiqué que dans le cadre de la commission mixte entre les deux pays, la Russie a lancé «l’idée de l’initiative agricole et minière pour le Congo. Ce projet est en train d’être réalisé. On se dépèche pour créer un cadre de coopération dans ce domaine».

Cyr Armel
YABBAT-NGO