Reposant sur un vaste programme d’investissements et de partenariats gagnant-gagnant avec l’Afrique, le Plan Mattei (du nom du fondateur du groupe énergétique italien Eni) a été dévoilé par Georgia Meloni, présidente du Conseil italien. C’était lors du Sommet Italie-Afrique qui a eu lieu à Rome, les 28 et 29 janvier 2024. Au nombre des 9 pays africains qui sont désormais impliqués dans ce Plan figure, en bonne place, la République du Congo. Le 26 juin 2024, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Congo en Italie, Henri Okemba, a pris part à la conférence-débat consacrant ledit Plan. Une rencontre organisée par Confcommercio, sous le thème: «Plan Mattei, quelles opportunités pour l’Afrique, l’Italie et les entreprises».

Prenant la parole, Henri Okemba a rappelé les ressorts essentiels qui cimentent le partenariat entre le Congo et l’Italie. Un partenariat économique qui s’est considérablement intensifié depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement dirigé par Giorgia Meloni, qui, d’ailleurs, avait soutenu cette vision lors de sa première visite officielle au Congo qui remonte à octobre 2023.
Evoquant le caractère économico-commercial que revêtent les relations entre Rome et Brazzaville, notamment dans le secteur pétrolier et gazier, le diplomate congolais a évoqué les accords de 2022 signés entre le Gouvernement congolais et Eni, sous le patronage du Président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso. En vue du démarrage des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en Italie. Un rêve devenu réalité. En effet, tenant à cœur ce projet, sous sa très haute autorité, le chef de l’Etat congolais a procédé, le mardi 27 février dernier, à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, au lancement de la production du gaz naturel liquéfié congolais et à son exportation vers l’Italie. Cette cérémonie s’est déroulée en présence, entre autres, de Claudio Desgaldi, président directeur du groupe d’Eni.
Pour l’ambassadeur Henri Okemba, afin de rendre viable la diversification économique, les investissements devraient être réorientés vers des secteurs hors-pétrole tels que la gestion forestière, les énergies renouvelables, l’écotourisme, l’agriculture durable et l’industrie minière durable.
De plus, fort de sa position géographique privilégiée, le Congo peut agir comme un ”corridor naturel” pour faciliter le commerce, la logistique et les services dans la région. Ces efforts sont essentiels pour restructurer l’économie et garantir une diversification économique stable et durable, pense-t-il.
Présentant son rapport axé autour de 6 actions stratégiques devant booster le partenariat entre le Congo et l’Italie, Henri Okemba en appelle au changement de paradigme. Pour ce faire, un certain nombre d’impératifs s’imposent:
– s’engager à ne pas promouvoir de nouveaux projets d’exploration et de développement gaziers et pétroliers, que ce soit par une orientation politique ou par le biais de financements publics, évitant ainsi d’enliser l’Italie dans des engagements contractuels redondants et inutiles ;
– réorienter les actions des institutions financières telles que les garanties du SACE et du Fonds italien pour le climat (FIC) pour le soutien uniquement des projets ayant trait aux énergies renouvelables, à la conservation des forêts et à l’agriculture. Des secteurs d’importance qui, selon le diplomate congolais, sont une voie sûre vers la diversification économique nationale et le renforcement des stratégies d’adaptation aux changements climatiques ;
– promouvoir la diplomatie économique et industrielle à travers l’identification des projets zéro émissions incluant la participation d’acteurs privés susceptibles de mobiliser des financements privés ;
– assumer un rôle de premier plan dans le cadre de l’engagement européen au Congo, conformément aux prescriptions contenues dans le programme 2021-2027 de coopération UE-Congo ;
– soutenir activement le gouvernement congolais dans l’identification d’un modèle de transition du système fiscal, en collaboration avec l’Europe, les institutions de l’ONU et les banques multilatérales de développement.
En outre, soucieux de l’avenir, Henri Okemba a plaidé pour la formation qualifiée des jeunes. «L’avenir, c’est la jeunesse. Pour un Congo prospère, il est impérieux d’accorder du crédit à la formation des jeunes», a-t-il affirmé. «Outre l’économie, l’artisanat et l’agriculture, notre mission est et sera articulée autour des nouvelles générations. Grâce au soutien des pays comme l’Italie, nous pouvons contribuer à la croissance, la formation et à un avenir apaisé des jeunes sans négliger les domaines tels que le sport, la santé et l’éducation», a conclu le diplomate congolais. Une brillante intervention saluée par l’auditoire, dont une bonne partie était constituée d’Italiens. Ces derniers ont, d’ailleurs, vanté les mérites du diplomate congolais qui, depuis sa nomination en janvier 2023, fait preuve d’initiatives et multiplie inlassablement des efforts visant à raffermir les liens de coopération entre son pays et l’Italie.
Le Forum italo-congolais pour la promotion des échanges entre les PME et les artisans organisé récemment à Rome par l’Ambassade du Congo, sous le très haut patronage du Président de la République Denis Sassou-Nguesso, est une parfaite illustration du progrès net et constant des relations entre les deux nations. Des assises d’importance au cours desquelles plus de 400 acteurs représentant des institutions, des entreprises et des artisans italiens et congolais ont manifesté un intérêt concret et présenté les opportunités et les défis auxquels sont confrontées les PME dans divers secteurs, à l’image d’un tissu artisanal dans lequel Rome et Brazzaville s’identifient extraordinairement.
Plan d’investissement dans des projets mutuellement bénéfiques pour l’Italie, l’Union Européenne et l’Afrique, le Plan Mattei est un ensemble d’interventions visant à parvenir à une immigration et un soutien plus intégrés dans les pays d’origine. La formation, les infrastructures et le travail en sont les objectifs cruciaux. Le caractère concret de ce plan fait de lui une initiative qui se distingue des autres initiatives du passé.
«Nous n’avons pas rédigé une liste de bonnes intentions, de déclarations de principes. Nous avons rédigé un plan d’objectifs réalisables, accompagné d’un calendrier bien défini. Les institutions et les entreprises des deux continents sont à l’avant-garde pour relever les défis du Plan», a déclaré la Première Ministre, Giorgia Meloni. Elle s’est dite aussi heureuse que le tissu productif et économique italien ait compris, dès le début, l’importance et le caractère stratégique du défi que le gouvernement a lancé à l’initiative du Plan Mattei qui, d’après elle, contribue à la construction d’un nouveau modèle de coopération et de développement avec les nations africaines.
Il existe 9 pays pilotes impliqués dans le Plan Mattei: Algérie, Congo, Côte d’Ivoire, Égypte, Éthiopie, Kenya, Maroc, Mozambique et Tunisie. «À partir de 2025, d’autres pays viendront s’ajouter à ces pays pilotes», a annoncé le coordonnateur de la structure des missions du Plan Mattei et conseiller diplomatique du Premier ministre, Fabrice Saggio. «Nous avons décidé de concentrer le Plan Mattei sur certains secteurs-clés et les pays pilotes: l’éducation, la formation, la santé, l’agriculture, l’eau, l’énergie les infrastructures physiques et numériques. D’un point de vue strictement financier, en quelques mois, deux nouveaux instruments financiers ont été créés: deux fonds multilatéraux sont déjà ouverts aux financements de ceux qui veulent participer et qui sera basé à la Banque Africaine de Développement», a-t-il ajouté.
«Le Plan Mattei se caractérise par trois points essentiels: son caractère concret, la contribution et la coopération», a, pour sa part, souligné Carlo Sangalli, président de Confcommercio.

Ambassade du Congo en Italie
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