La traditionnelle cérémonie d’échange de vœux, le vendredi 22 janvier 2021 à Brazzaville, a été l’occasion pour les artistes-musiciens membres de l’Union des musiciens congolais (UMC), à travers leur président, Godefroy Magloire Bonguili, alias Pape God, de plaider pour la reprise de leurs activités, suite aux mesures prises par le Gouvernement pour lutter contre la propagation de la pandémie de coronavirus. Mais aussi d’exiger le paiement par les médias aussi bien publics que privés de la dette vis-à-vis du Bureau congolais du droit d’auteur (BCDA).

Dans son allocution, Pape God a souligné que 2020 a été une année très difficile et catastrophique pour le secteur de la culture en général et celui de la musique en particulier: salles de spectacles fermées, lieux de culture mis à l’arrêt face au coronavirus, la musique ayant été jugée «non indispensable» à la vie du pays.
«En dépit de cela, les artistes-musiciens ont non seulement adhéré, mais ont remarquablement soutenu toutes les mesures de riposte à la pandémie de coronavirus. En témoigne: une oeuvre musicale abondante comprenant plusieurs chansons, que les musiciens, par leurs propres moyens, sans subvention, ont été emmenés à produire pour contribuer à la sensibilisation contre cette pandémie», a-t-il ajouté.
Pour limiter la propagation de la COVID-19, le Gouvernement avait décidé d’interdire les rassemblements de plus de 50 personnes, de fermer les lieux de spectacles, etc.
Tout en comprenant le bien-fondé de ces mesures, les artistes-musiciens plaident pour un «traitement plus équitable et plus juste vis-à-vis du secteur culturel». Ils demandent aux autorités de prendre la mesure réelle de l’impact du coronavirus sur la culture et ses conséquences sur l’activité musicale car, «nul ne peut méconnaître que nous sommes une catégorie socio-professionnelle de personnes qui gagnons notre vie en qualité de créateurs».
Les musiciens congolais en appellent à la Task Force et au Gouvernement pour qu’ils agissent dans les meilleurs délais «pour aider les créateurs à survivre à la crise actuelle et, à terme, contribuer à la reprise de leurs activités».
Ils demandent à l’Etat, par le biais du ministère de la Culture et des arts, «de continuer à concevoir, orienter, coordonner et contrôler la politique culturelle de la nation, et de créer les conditions favorables à sa mise en oeuvre, en adéquation avec les mesures édictées par le gouvernement dans la lutte contre la pandémie à Coronavirus.»
«La culture en général et la musique en particulier, on ne les enferme pas!», a martelé Pap God.
«Les artistes, dans leur majorité, «sont des travailleurs indépendants». Outre leurs prestations diverses, ils dépendent beaucoup des redevances versées par la société du droit d’auteurs BCDA», a-t-il ajouté. Avant de demander au ministre de la communication et des médias, Thierry Lézin Moungala, de prendre les mesures nécessaires pour éponger la dette relative aux droits d’auteur que les médias aussi bien publics que privés ont vis-à-vis du BCDA.
Pape God a profité de cette occasion pour présenter le «Prix spécial du Jury» décerné récemment à l’UMC, lors de la 18e édition des Sanzas de Mfoa, le Trophée des créateurs. «Ceci nous réjouit particulièrement, car ce prix est une reconnaissance publique qui vient consacrer le rôle de l’UMC à défendre les intérêts moraux, matériels et les droits des artistes- musiciens du Congo. Ce Prix, jamais décerné à une organisation professionnelle, constitue les prémices pour l’Union des musiciens congolais d’être reconnue comme association d’utilité publique», a-t-il dit. Avant de s’incliner devant la mémoire des artistes-musiciens que Dieu a rappelés à Lui en 2020, parmi lesquels le patriarche Edo Ganga de l’orchestre les Bantous de la capitale.

Véran Carrhol
YANGA