Le Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko s’est éteint, le 10 mars 2021 à l’âge de 56 ans à Fribourg en Allemagne, des suites d’un cancer du foie. Sa dépouille mortelle dont le cercueil était recouvert du drapeau national, est arrivée samedi en milieu d’après-midi à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Elle a été accueilli par le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara et son épouse Dominique, ainsi qu’une foule immense d’Ivoiriens éplorés.

Entouré de son épouse et de la veuve du défunt Yolande Bakayoko, qui se trouvait à bord de l’avion, et ses enfants, le Président Ouattara s’est incliné sur le cercueil. Après les prières musulmanes, le cortège funéraire a pris la direction des Pompes funèbres de la Côte d’Ivoire (IVOSEP) à Treichville, sous les regards tristes de nombreux jeunes regroupés par endroits. Du 12 au 19 mars, un deuil national de huit jours a été décrété par le Gouvernement ivoirien, au cours duquel les drapeaux devraient être en berne dans le pays et dans les ambassades ivoiriennes. Le programme officiel prévoit des hommages de la nation mercredi 17 mars, à Abidjan, suivis du transfert du corps le lendemain à Séguéla, au Nord-Ouest du pays, la terre de ses ancêtres où il sera inhumé vendredi 19 mars dans la stricte intimité familiale.
Outre ses fonctions de Premier ministre, Hamed Bakayoko qui précédemment avait occupé les fonctions de ministre des TIC et de l’Intérieur était aussi ministre de la Défense et maire d’Abobo. Il avait été évacué en France le 18 février, par avion spécial, pour raisons de santé, avant d’être transféré dans un hôpital en Allemagne, le week-end dernier, au moment où se tenaient les élections législatives dans son pays. Malgré son absence, il a été largement réélu député dans son fief de Séguéla. Le Président Ouattara perd un ‘’fils’’ politique et un collaborateur très proche. Hamed Bakayoko avait succédé en juillet 2020 au poste de Premier ministre à Amadou Gon Coulibaly, décédé huit mois avant. Il était un premier prometteur et ouvert à tous, qui a été fauché en pleine ascension. Surnommés Hambak, le ‘’Golden Boy’’, journaliste à ses débuts (patron de Radio Nostalgie et du journal Le Patriote), homme humble et généreux, très proche de la base de la société, s’est battu pour atteindre ce niveau de succès politique. Il était un véritable soutien pour les artistes ivoiriens et africains. Apprécié de tous les camps d’un pays marqué par de fortes tensions politiques, les opposants ont salué sa mémoire, ainsi que les artistes et les populations de différents milieux.
Les Chefs d’Etat africains et ceux d’autres continents ont salué la mémoire de ce ‘’grand homme d’Etat’’ dont la disparition constitue une grande perte pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique.

Alain-Patrick MASSAMBA