Le diplomate ivoirien Amara Essy est décédé, le 7 avril 2025 à son domicile à Abidjan, à l’âge de 82 ans. L’Afrique et son pays perdent une figure emblématique et un diplomate chevronné.

Né en 1944, Amara Essy est diplômé en droit public. C’est un fidèle du premier président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. A ses côtés, il se forge une carrière solide dans la diplomatie. D’abord en tant que président du groupe africain aux Nations unies, à Genève, en Suisse, puis en tant que représentant permanent de la Côte d’Ivoire à l’ONU, à New York, de 1981 à 1990, et en tant que ministre des Affaires étrangères de 1990 à 1993, portefeuille que le chef de l’Etat Henri Konan Bédié lui confie également de 1993 à 2000.
Entre 1994 et 1995, il préside la 49e Session de l’Assemblée générale des Nations unies. Au-delà de la Côte d’Ivoire, Amara Essy joue un rôle au niveau continental car «il aimait profondément le monde et était plus tourné vers les problématiques internationales», d’après un proche.
Ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal et actuel président de l’Institut panafricain de stratégie, paix, sécurité et gouvernance, Dr Cheickh Tidiane Gadio rend hommage à un homme qui, comme lui, était «très affligé par les crises et conflits perpétrés en Afrique».
Nommé secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 2001, Amara Essy participe notamment à la mutation de cette institution. Il devient en 2002, le premier président de la Commission de l’Union africaine. Cadre important du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), Amara Essy rentre en Côte d’Ivoire avec une ambition, être candidat à la présidentielle de 2015. Il fait alors face à l’ancien président du parti, Henri Kinan Bédié et plusieurs autres cadres du PDCI-RDA qui dans «l’Appel de Daoukro», s’opposent à toute initiative visant à affronter le président sortant Alassane Ouattara.
Après cet épisode, Amara Essy se met en retrait de la vie politique et continue ses activités de diplomate silencieusement.

Alain-Patrick MASSAMBA