Le Gouvernement avait convié les partis et groupements politiques à une «séance de travail» sur le «cadre d’organisation du scrutin», alors que le pays connait une crise politique à l’approche de l’élection présidentielle, jusqu’ici maintenue le 30 octobre prochain. D’abord prévue pour le 14 octobre, puis le 15, cette reprise du dialogue entre le Gouvernement et les partis politiques s’est finalement tenue ce samedi dans une salle de la primature. Mais les principaux partis ou mouvements d’opposition, le PDCI d’Henri Konan Bédié, le FPI aile Affi N’Guessan, l’EDS la coalition pro Gbagbo ne se sont pas présentés.

Seuls les représentants du RHDP, la coalition au pouvoir, et d’autres petits partis peu significatifs, étaient présents. Avant le début des échanges, le premier ministre a dénoncé la stratégie de l’opposition qui consiste, selon lui, à créer un rapport de force dans le pays, voire des troubles, pour aboutir au report du scrutin. «Je veux leur dire notre foi en l’aboutissement de ce processus, pour que les gens arrêtent de penser qu’il va il y avoir une situation exceptionnelle pour nous imposer des choses, on n’a pas besoin de cela. Qu’ils viennent, pour que nous puissions discuter entre frères, dans un dialogue ivoirien, parce que la solution ne viendra jamais de l’extérieur.», a lancé Hamed Bakayoko.
Mais pour l’opposition qui dit avoir perdu confiance dans le Gouvernement et dans les institutions jugées inféodées au pouvoir, ce dialogue n’a plus sa raison d’être. Pascal Affi N’Guessan, président de la branche du FPI reconnue par les autorités, explique: «Cette réunion n’avait plus de raison d’être, il fallait que nous tous nous en remettions à la médiation internationale. Après, si nous avons un début de compromis, on peut se retrouver pour finaliser, mais je ne vois pas pourquoi, alors qu’une mission arrivait dimanche, convoquer les gens samedi ? Ça n’avait aucun sens, c’était sans objet.».
Une mission de la CEDEAO est effectivement arrivée dimanche dernier à Abidjan pour tenter de désamorcer la crise. Sur la même ligne, Henri Konan Bédié, président du PDCI a affirmé dans une lettre, vouloir «compter sur la communauté internationale», l’ONU en particulier, pour trouver des solutions à cette crise politique.
A travers le pays, certaines mobilisations se sont déroulées dans le calme, d’autres ont été émaillées de violences, notamment dans le fief de Pascal Affi N’Guessan qui a vu sa maison brûlée.

G. D’A.