Le Gouvernement, en annonçant, malgré la progression de la pandémie du COVID-19, le deuxième palier du déconfinement, a voulu laisser les Congolais devant leur responsabilité et conscience face à la maladie. Malheureusement, l’indiscipline de certains compatriotes pourrait amener à reconsidérer la décision d’ouvrir les bars qui seraient devenus, à n’en point douter, les lieux de contamination du coronavirus. Les gestes barrières et la distanciation physique n’y sont pas respectés.

Constate un relâchement des autorités à faire respecter les gestes barrières, y compris le port de masques, qui ne sont plus convenablement portés. Rares sont ceux qui ont pris conscience de la maladie et de son existence. D’autres, par contre, continuent à douter, malgré les 44 décès déjà enregistrés et les 1557 cas confirmés.
Pour eux, la maladie est une invention. Ils ont exigé de voir les malades venir témoigner. Ce qui fut fait, lors de la visite dans les différents sites de prise en charge de la ministre de la Santé, Jacqueline Lydia Mikolo. Ils n’y croient toujours pas. D’où les afflux constatés dans les bars. En plein air, ils s’exhibent sans maques en train de boire en groupe autour d’une table, sans respecter également la distanciation physique. La violation des principes de précaution aura pour conséquence la propagation incontrôlée de la maladie.
Ils se touchent, s’embrassent et causent sans bavettes, en se partageant même les cigarettes. En plus, aucun dispositif de lavement de mains n’est prévu dans certains bars qui acceptent les rassemblements de plus de 50 personnes pourtant interdits.
En dépit de l’interdiction, certains night clubs fonctionnent en cachette et les clients y vont sans craindre même le couvre-feu. De même, les enterrements ne se font plus dans la stricte intimité familiale. L’extérieur des morgues est redevenu comme avant, bourré de gens, de véhicules et bus pour former les cortèges funèbres.
Même dans les établissements scolaires, il y a des élèves qui font cours sans masques. Et les sports collectifs ont repris du terrain dans certains quartiers où les jeunes s’adonnent au football, parfois non loin des grandes artères telles qu’à l’entrée du viaduc (esplanade du complexe Nicole Oba), l’esplanade du complexe Alphonse Massamba-Débat, surtout les dimanches matin. On se croirait même à un concert de Fally Ipupa ou Roga-Roga.
«Mon peuple périt par manque de connaissance», disent les Saintes écritures. Les Congolais tombent aussi malades du COVID-19 pour non-respect des mesures édictées par le Gouvernement qui semble baisser la garde. Maintenant que la maladie a atteint presque tous les départements du pays, la conscientisation et la sensibilisation seules ne suffisent plus. Il faut appliquer la loi, s’il y en a, qui réglemente l’état d’urgence.
Au Congo, on aime prendre des décisions qui ne sont presque ou jamais appliquées. Dans l’entre-temps, la maladie continue de gagner du terrain et il faut bien craindre le pire. Déjà que le système sanitaire présente ses faiblesses. A cela, s’ajoute la peur qui ronge le personnel soignant qui réclame une meilleure protection et une motivation pour ceux qui sont en première ligne.
Néanmoins, il est à déplorer que la prise en charge des malades du COVID-19 ne soit pas totalement gratuite, comme annoncé par le Gouvernement, notamment en ce qui concerne les comorbidités qui enregistrent plus de décès.
Dans cette gestion de la pandémie, il est à regretter que les cas de décès soient attribués parfois à tort au COVID-19. Il se dégage une impression que les Congolais ne peuvent plus tomber malades d’autres pathologies. Dès qu’un patient se présente à l’hôpital, soit il n’est pas reçu, soit il est immédiatement transféré au centre de prise en charge des contaminés du COVID-19 sans un examen préalable.

KAUD