Le mercredi 24 juin 2020, à 19H, le Grand Mfumu quittait la terre des hommes. Il était grand de taille, mais également grand pour ses talents et pour ses convictions. Professionnel averti des médias, producteur de musique et de spectacles vivants, auteur, le Grand Mfumu, nous laisse un des grands chantiers auquel il a consacré sa vie. Sur ce sujet, il a écrit et publié des ouvrages de références, il a fait des conférences et donné plusieurs interviews. Enfin, il était le président du Comité scientifique congolais de la rumba et vice-président du Comité conjoint (avec la RDC) de rédaction de la candidature de la rumba congolaise pour son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité mis en place avec la facilitation de l’UNESCO en février 2020, à Kinshasa, RDC. Il croyait à cette inscription qui serait comme une consécration de tous ses efforts en faveur de la reconnaissance internationale de cette rumba congolaise dont il avait une maîtrise avérée de l’histoire et de son évolution.
Il nous quitte au moment où le dossier de candidature de la rumba congolaise pour son inscription a été envoyé pour examen au Siège de l’UNESCO, à Paris. Mais il nous laisse un héritage d’une grande richesse et, c’est l’occasion de lui dire et redire Merci.
Comment ne pas paraphraser le poète Birago Diop qui dit: «Les morts ne sont pas morts…»! Le Grand Mfumu n’est pas mort, il est là; fier que nous lui rendions cet hommage et surtout, que nous poursuivions l’œuvre de sa vie, celle de la promotion et de la reconnaissance internationale de la rumba congolaise, même s’il faut avouer que ses éclairages historiques sur cette rumba, ses conseils, ses suggestions et son engagement sans réserve nous manqueront .
Sa contribution pour la finalisation du dossier de candidature de la rumba congolaise a été déterminante, même s’il ne cessait de nous répéter qu’il ne faisait que son devoir. C’est pour nous un devoir de mémoire que de lui rendre cet hommage. C’est à lui que reviendra l’honneur de cette inscription dont toute l’Afrique et particulièrement l’Afrique centrale sera fière. C’est sans doute là et particulièrement là le symbole de l’immortalité de ce grand homme qu’a été le Grand MFUMU, Grand Beau.
Qu’il repose en paix.

Par Dr. Christian NDOMBI
Chef du secteur culture
pour l’Afrique centrale (UNESCO)