La ministre de la Santé, Jacqueline Lydia Mikolo, a animé le mercredi 6 janvier 2021 au Centre des opérations d’urgence de santé publique (COUSP) à Brazzaville, une conférence de presse, exclusivement consacrée à la pandémie de la COVID-19. Elle a annoncé les premières livraisons de vaccin au Congo pour le 1er trimestre de 2021. Dans son message sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en Congrès, le président de la République avait annoncé qu’il engageait le pays sur la voie du vaccin. Mais, sur lequel des vaccins existants portera le choix du Congo?
«Nous allons travailler avec le comité des experts pour nous assurer que nous aurons le vaccin le mieux adapté à notre pays. Il ne s’agit pas de vacciner pour vacciner. Il faut faire des choix. C’est seulement à partir de là, qu’on saura d’où viendra le vaccin. Il y a une palette de vaccins disponibles. L’Union Africaine a fait des choix, GAVI également. Notre pays devra également, sur cette base et avec l’appui de l’OMS, faire le choix du vaccin le mieux adapté», a déclaré Jacqueline Lydia Mikolo.
Elle a indiqué que le pays s’est engagé dans l’initiative intitulée: «Stratégie Kovics», mise en place par l’Alliance pour le vaccin (GAVI). «De manière à ce que nous puissions faire partie d’un consortium qui permettra l’acquisition du vaccin dès le premier trimestre de 2021. Cette facilité permettra de couvrir 20% de la population congolaise. La proportion pourra s’élargir à 60% avec la mobilisation des ressources propres de l’Etat et l’appui de nos partenaires», a poursuivi la ministre.
S’agissant de certains établissements scolaires qui seraient devenus des foyers de contamination, Jacqueline Lydia Mikolo a recadré les choses. Pour elle, ces allégations ne viennent pas de son ministère. «Nous n’avons jamais dit que les établissements scolaires étaient devenus des foyers de contamination. Il a été constaté au niveau mondial que les jeunes peuvent être porteurs du virus, tout en étant en majorité asymptomatiques. Ils constituent de ce fait des potentiels propagateurs de la maladie et un risque pour les sujets vulnérables. Au Congo, les prélèvements relevés dans quelques établissements scolaires à Brazzaville et Pointe-Noire ont montré un taux de positivité de près de 2%. Tenant compte de cette réalité et pour des raisons préventives, la Coordination nationale avait décidé de procéder à un dépistage ciblé dans cette couche de la population», a-t-elle expliqué.
D’où le report de la rentrée scolaire. «Le dépistage va commencer dans les établissements avec hébergements», a précisé la ministre.
La ministre a fait savoir que le pays a connu le pic de la maladie en juillet 2020. «Ce mois à lui seul nous a apporté près de 2158 nouveaux cas. Après, il y a eu une diminution significative des cas jusqu’au mois de septembre avec une moyenne de 228 cas. Depuis le mois d’octobre, on assiste à une remontée des cas positifs pour atteindre pour le seul mois de décembre, le chiffre de 1220 cas. Le taux de positivité qui, au début de la pandémie, était à 23%, puis descendu à 1,8%, est remonté aujourd’hui à 10%. Pour le seul mois de décembre, nous avons déploré 14 décès», a-t-elle souligné».
La situation épidémiologique à la date du 6 juillet se présente comme suit: 7160 cas confirmés, 5866 cas guéris, 112 décès, 50 cas importés, 11 cas transférés à la demande des missions diplomatiques et un taux de létalité de 1,5%. Les départements de Brazzaville, Pointe-Noire, Sangha, Cuvette-Ouest, Cuvette, Kouilou sont ceux qui ont connu le plus des cas. «La plupart des décès enregistrés dans nos sites de prise en charge sont des cas arrivés dans un état de détresse respiratoires difficile à stabiliser et à sauver», s’est-elle justifiée.
Au regard de ce constat, la ministre a reconnu que le Congo n’échappe pas à la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 qui s’observe au niveau mondial. Pour cela, elle a demandé à la population de respecter l’observation des mesures barrières. «Il faut également procéder à la redynamisation de la riposte à tous les niveaux, y compris la réactivation des cellules départementales. Tout comme la pratique des protocoles sanitaires avec pour point de mire le fonctionnement des comités de veille dans les administrations publiques et privées; le dépistage de masse suivi de la prise en charge des cas positifs; procéder au renforcement de la communication persuasive et de proximité; procéder à l’intensification des mesures édictées par la coordination nationale, notamment la proscription des rassemblement familiaux de plus de 50 personnes, l’interdiction des transferts des corps d’une localités à une autre, etc».

Cyr Armel YABBAT-NGO