Le vendredi 13 novembre, sous un ciel pluvieux non loin du marché domanial Ta Ngoma, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, Bacongo, la ministre des Affaires sociales et de l’action humanitaire, Mme Antoinette Dinga-Dzondo; le Chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis, Daniel Travis, et le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM), Jean-Martin Bauer, ont visité une boutique partenaire du PAM, en présence de l’administrateur-maire de cet arrondissement, Simone Loubienga.

L’annonce d’une contribution de 2 millions de dollars US provenant de l’USAID pour soutenir 7.000 ménages en insécurité alimentaire sévère, dans le cadre du Programme d’assistance alimentaire par transferts monétaires aux ménages vulnérables en milieu urbain’’, a été faite à cette occasion par le Chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis.
La COVID-19 en zone urbaine a impacté négativement la vie des populations de Brazzaville: hausse des prix des denrées alimentaires, pertes d’emplois, baisse de revenus, etc., avec pour corollaire 35% de la population souffrant de l’insécurité alimentaire, dont 5% se trouvent dans une situation alimentaire grave.
Pour voler au secours de cette deuxième catégorie, le PAM s’était adressé à ses différents partenaires. L’un d’eux, l’USAID, a réagi en accordant une aide de 2 millions de dollars US. Celle-ci, un supplément aux efforts que consentent déjà le PAM et le Gouvernement, va aider à soulager plus de 7.000 ménages, soit 35.000 personnes bénéficiaires identifiées comme étant en insécurité alimentaire monacale, c’est-à-dire les 5% vivant pour la grande majorité à la périphérie des zones urbaines. Chaque personne ciblée reçoit par transfert monétaire 10.000 CFA par mois, pour l’achat de sa nourriture dans un réseau de boutiques agréées par le Programme alimentaire mondial. ‘’L’argent donné par l’USAID transite par Airtel en passant par le PAM avant d’arriver au bénéficiaire qui le touche dans une boutique du PAM. Les bénéficiaires, sur présentation d’un identifiant délivré par les services qui ont procédé à leur recensement, sont assistés par le personnel de la Caritas nationale qui les aide à entrer en possession de leur dû et à faire des achats dans les boutiques retenues par le PAM’’, a expliqué Ophélie Lobjois, du PAM. Avant d’ajouter qu’une ligne téléphonique verte est mise à leur disposition pour vite intervenir en cas de problèmes.
A l’entrée de toutes les boutiques resautées se trouvent des stations de lavage de mains et du gel permettant de respecter les mesures d’hygiène en vigueur en ce temps de COVID-19.
Simone Loubienga, satisfaite, a remercié les partenaires du Congo, en l’occurrence le PAM pour son appui à l’allocation d’urgence instaurée par le Gouvernement pour aider les familles vulnérables.
«Ce programme et tout le travail du PAM Congo sont un exemple de partenariat fort entre le Congo et les États-Unis. Nous sommes partenaires, et les partenaires s’entraident», a estimé Daniel Travis.
«Les impacts prolongés de la pandémie ont des sérieuses conséquences sur la sécurité alimentaire et la nutrition», a soutenu Jean Martin Bauer. Il a précisé que la contribution de l’USAID se focalise plus sur les populations très vulnérables dénombrées dans les quartiers périurbaines certes, mais n’oublie pas les personnes vulnérables identifiées dans les quartiers urbains. D’où des boutiques agréées par le PAM dans les arrondissements comme Bacongo.
Pour la ministre Antoinette Dinga-Dzondo, l’occasion était tout indiquée d’échanger avec les bénéficiaires. Elle est sortie satisfaite de les voir se réjouir de ce ballon d’oxygène que sont les 2 millions de dollars US provenant de l’USAID.
Une étude du PAM réalisée en juin 2020 sur les effets de la pandémie de COVID-19 sur l’alimentation et la nutrition dans les arrondissements de Brazzaville montre que 35% des ménages étaient en insécurité alimentaire. Au cours du mois de mai, le prix du panier alimentaire de base a augmenté de 15% à cause de la perturbation des chaines d’approvisionnement. La perte d’emplois et la baisse des revenus n’ont pas permis aux ménages vulnérables de subvenir à leurs besoins immédiats face à la crise sanitaire. Les arrondissements les plus affectés sont ceux situés en zones périurbaines où les populations dépendent largement des activités informelles ou occasionnelles.
Le Gouvernement, par l’intermédiaire du ministère des Affaires sociales, a demandé le soutien de l’ONU pour que soient atténués les impacts socio-économiques de la pandémie. Ce faisant, le PAM a lancé depuis le mois de mai 2020, un programme de transferts monétaires, via Airtel Money, dans les zones les plus vulnérables de Brazzaville. La mise en œuvre et le suivi de ce programme sont réalisés en collaboration avec le ministère des Affaires sociale et la Caritas nationale.

Viclaire MALONGA