De plus en plus de médecins déconseillent fortement le port du masque durant la pratique du sport. La pratique du sport est importante pour la santé, et le Gouvernement congolais l’a bien compris. Il a autorisé la pratique du sport individuel dans les lieux publics. Mais dans le strict respect des gestes barrières, comme l’a rappelé encore il y a une semaine le ministre des Sports Hugues Ngouélondélé, dans son adresse aux Congolais à l’occasion de la célébration dimanche 26 juillet dernier de la Journée nationale du sport.
Parmi les gestes recommandés, l’observation de la distanciation physique admise d’un mètre et le port obligatoire du masque. Toutefois, le Gouvernement a-t-il seulement consulté les médecins avant de conditionner la pratique du sport par le port du masque? Cela semble peu probable.
Pour des raisons pratiques, en effet, les médecins déconseillent le port du masque lors des efforts physiques intenses en extérieur. «Quand vous pratiquez un sport, vous avez besoin de respirer, de souffler, de cracher», a affirmé un médecin français du sport. «Avec un masque, c’est quasiment impossible», poursuit-il.

Le masque diminue l’apport d’oxygène
Par sa fonction de filtre, le masque diminue l’apport d’oxygène, nécessaire lors des efforts physiques. En moyenne, un individu en effort modéré respire entre 400 à 500 litres d’air par heure. En cas d’activité physique intense, on en respire cinq à 10 fois plus.
Autre problème posé par le port du masque barrière durant l’effort : son humidification. «C’est notre respiration qui provoque le phénomène et cela altère son efficacité (du masque, ndlr)», a indiqué un médecin hygiéniste.
Face à ces inconvénients, que faire? Certains marcheurs parviennent à s’accommoder tant bien que mal, avec la gêne que cela implique. D’autres préfèrent simplement faire fi du port du masque. Ce qui donne parfois lieu à des remontrances des agents de la Force publique.
Faut-il alors interdire la pratique du sport en plein air, ou simplement accorder une dérogation de non port du masque aux marcheurs et autres sportifs pendant leurs exercices, dans le strict respect de la mesure de distanciation? La seconde hypothèse semble peu probable, tandis que la première pourrait provoquer l’ire des adeptes de la course à pieds.
Pour contourner les tracasseries, certains joggeurs portent leur protection uniquement dans des lieux à forte affluence humaine ou à la vue des éléments de la Police ou de la Gendarmerie. Un subterfuge loin d’être fiable à 100%, car des patrouilles sillonnent inopinément et discrètement les rues des villes, pour s’assurer que tout le monde porte bien son masque. Et puis, tromper la Police passe encore, mais peut-on dribbler le virus? La première raison du port d’un masque, rappelons-le, est d’éviter de contaminer ou d’être contaminé au coronavirus!

Jean ZENGABIO