L’évolution de la pandémie à Pointe-Noire et la détection du variant britannique inquiètent. Face à la propagation de la pandémie qui s’accroît au jour le jour au Congo, et notamment dans les deux principales grandes villes du pays, la Coordination nationale de gestion de la pandémie de la COVID-19, s’est réunie pour la vingtième unième fois le 25 mai 2021 par visioconférence, sous l’autorité du Président de la République, afin d’analyser la situation sanitaire du pays. Elle a émis des inquiétudes quant à la progression du nombre des cas de contaminés de la pandémie à Pointe-Noire qui devient l’épicentre de la maladie.

Le recours au mécanisme constitutionnel relatif à la prorogation de l’état d’urgence sanitaire a été mis en œuvre à vingt reprises. Malgré cela, la pandémie est toujours là et continue de sévir, au-delà du fait qu’il y a aujourd’hui une décrue. Sauf à Pointe-Noire qui continue d’être l’épicentre de la pandémie avec 39 nouveaux cas sur 65.
Le Gouvernement a sollicité auprès du Parlement, l’autorisation de proroger l’état d’urgence sanitaire pour une nouvelle période de 20 jours, à compter du 26 mai; le maintien du couvre-feu à Brazzaville et à Pointe-Noire, de 23 heures à 5 heures.
Les deux Chambres du Parlement qui se sont réunies en session extraordinaire le 25 mai dernier ont donc prorogé l’état d’urgence sanitaire qui est l’expression d’un appel à la vigilance et à la discipline.
Le regard sur le monde donne à constater que les pays qui ont intériorisé la nécessité de la vigilance et de la discipline sont ceux qui, aujourd’hui, commencent à voir leur ciel s’éclaircir. Dans ces pays, les restrictions s’assouplissent; des libertés se recouvrent, l’activité économique se relance et la vie reprend.
Et pourtant, le Congo qui en est à sa vingtième prorogation, accompagnée d’un bataillon de mesures pour contrer la maladie est loin de voir ses sociétés rouvertes, une relance économique, une reprise normale des transports, des services et des échanges commerciaux. Le virus circule toujours librement.
Le relâchement des mesures barrières est l’une des causes de l’augmentation du nombre des cas et la baisse de vigilance au niveau des frontières, notamment aériennes qui a favorisé l’importation du variant britannique en République du Congo, a causé la mort. La mise en quarantaine de tous les passagers venant de l’étranger n’est plus qu’un vieux souvenir. Le Gouvernement a baissé la garde et l’autorité de l’Etat est remise en cause. On prend les décisions qui ne sont jamais appliquées ou qui sont bafouées par ceux qui sont censés les appliquer ou de les mettre en exécution.
Que n’a-t-on pas dit sur les bus «mal à l’aise»? Les rassemblements lors des campagnes électorales? Les autorités et leurs familles ou parents qui refusaient d’aller en quarantaine? Les masques qui ne sont presque plus portés?
On veut d’une chose et son contraire: le pays roule-t-il à deux vitesses?
L’effort à faire vise aussi une approche coordonnée pour intensifier l’acquisition des vaccins, surtout la régularité des approvisionnements du Spoutnik V qui connaît des ruptures. Des personnes qui ont pris la première dose de ce vaccin russe continuent d’attendre en vain la deuxième dose, malgré les dépassements des délais. Lors de la dernière réunion de la Coordination du mardi 25 mai, les experts du Comité de gestion de la pandémie ont expliqué que le délai entre la première et la deuxième dose peut aller jusqu’à 60 jours.
Le Gouvernement a assuré qu’il y aurait d’ici la fin du mois mai, 7000 doses en provenance des Emirats Arabes Unis. Dans l’entre-temps, c’est la désolation et le découragement qui gagnent les corps des Congolais. D’où le peu d’empressement à aller se faire vacciner.
Persister à douter du coronavirus relève de l’irresponsabilité, puisqu’on compte des morts de la COVID-19. Le Congo avoisine des chiffres de 160 décédés.
De cette pandémie, le Gouvernement ne devrait pas se lasser de faire de la pédagogie comme il ne doit pas renoncer à la recherche des moyens de riposte adéquat. Il lui faut mobiliser les moyens d’attaque pour contrer la propagation de la maladie qui ne semble plus inquiéter les Congolais, malgré l’augmentation des cas testés positifs.
La situation épidémiologique au Congo varie d’un mois à un autre. Le nombre des contaminations et le taux de positivité ont nettement baissé à Brazzaville. Ils se sont par contre accrus à Pointe-Noire, qui devient désormais l’épicentre de l’épidémie de la COVID-19 dans le pays.

Cyr Armel
YABBAT-NGO