Le conflit entre le Comité exécutif de la Fédération congolaise de football (qui est l’unique interlocuteur valable du Congo devant la FIFA) et une ‘’Commission ad hoc’’ mise en place par une «assemblée générale contestée» par une ‘‘majorité d’acteurs’’ membres de l’assemblée générale de la FECOFOOT, a été ravivé en fin de semaine dernière. La situation est devenue explosive avec des répercussions potentielles.
Le football, autrefois dernier bastion du sport et source de fierté du Congo est désormais au centre d’un spectacle sordide. Alors qu’on croyait à une trêve avec l’arrivée d’une délégation conjointe FIFA/CAF, le week-end passé a été plutôt marqué par une confusion totale. Samedi 5 octobre 2024, le Comité exécutif que dirige Jean-Guy Blaise Mayolas avait prévu d’organiser une assemblée générale extraordinaire au siège de l’instance, sous l’œil de la CAF et de la FIFA. Mais ses invités venus aussi en mission, avec les 31 membres de l’assemblée générale sur les 41 attendus et les membres du Comité exécutif ont trouvé les lieux fermés. La veille (escalade sans précédent dans le bras de fer Comité exécutif, d’un côté, Commission ad hoc affidée au ministère en charge des sports, de l’autre), des gendarmes ont investi le siège fédéral, délogé les employés et mis des scellés. Une action diligentée par un juge, sur requête de la Commission ad hoc.
Finalement, l’Assemblée ne s’est tenue que dans un hôtel. Où les représentants de la FIFA ( Tavares Fernandez Gelson Da Conceiçao, directeur régional à la Division associations membres pour l’Afrique, et Ahmad Mohamed Mohamed Mockhter Harraz) et ceux de la CAF (Seydou Mbombo Njoya, 4e vice-président ; Jean-Jacques Marcel Diène, chef de cabinet du secrétariat général ; et Pierre Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football) ont «acté que la FECOFOOT, telle que dirigée par l’équipe actuelle du Comité exécutif a bel et bien réuni la majorité des délégués». Un procès-verbal a été établi devant un huissier de justice.
A préciser que l’actuel ‘’Président de la Commission ad hoc’’, William Bouaka, a fait ouvrir le portail de l’instance quelques heures après le départ de ceux que son camp croit avoir révoqués, comme pour montrer qu’ils en sont désormais les nouveaux locataires. «Le siège n’a pas été barricadé. Ils ont créé le cinéma pour boycotter cette passation de service (NDLR : il avait annoncé que la passation de pouvoir aurait lieu ce jour-là) », a-t-il indiqué.
Avec ce qui se passe, une décision de la FIFA est donc attendue dans les prochains jours, une fois que ses commissaires dépêchés à Brazzaville auront rendu compte aux instances internationales de gestion du football. D’ores et déjà, dans une correspondance à la banque Crédits du Congo, la FIFA a écrit que «les signataires du compte bancaire FIFA Forward de la FECOFOOT (Jean-Guy Blaise Mayolas, Badji Mombo Wanteté et Raoul Kanda), qui exercent toujours leurs fonctions respectives au sein de la FECOFOOT ne doivent en aucun cas être remplacés par d’autres signataires». Ces signataires, poursuit-elle, «sont les seuls habilités à autoriser les paiements depuis ce compte bancaire». «Tout changement de signataire sans l’autorisation préalable de la FIFA entraînera l’interruption du versement des fonds de la FIFA vers le compte bancaire Forward», précise l’instance mondiale.

Jean ZENGABIO