Le Congo a connu, depuis six décennies, dans bien d’autres domaines, plusieurs générations d’artistes talentueux. Au fil des temps, chacun a marqué les mélomanes et les fans par ses exploits et son génie créateur. Nous essayons de faire leur évocation, tout en précisant que dans ce genre de choix, il y a un peu de subjectivisme.

JeanSerge Essou saxo
Jean-Serge Essous

Dans la décennie 60, 70 et 80, lorsqu’on parle des artistes-musiciens, les noms souvent évoqués sont ceux, entre autres, de Jean-Serge Essous (mort à 74 ans), co-fondateur de l’OK Jazz et des Bantous de la capitale. L’un des porte-drapeaux de la musique populaire de ces 70 dernières années. Flutiste, saxophoniste et chanteur de talent, il a joué avec les plus grands musiciens d’Afrique et d’ailleurs et fut un acteur majeur de l’histoire musicale de l’Afrique centrale.
Franklin Boukaka (disparu à 32 ans), une référence musicale africaine à redécouvrir dans son discours politique panafricain. Celui dont l’album ‘’Le Bûcheron’’, paru en 1970, avait littéralement supplanté l’horizon, installant l’artiste dans la double chaise du musicien-poète et du politique.
Spécialiste de la rumba et du soukous, il fut le patron de l’orchestre Cercul Jazz, un groupe qui a marqué des générations. Il compte, à son actif, des albums de haute facture.
Pamelo Mounk’a (mort à 51 ans), débute sa carrière en 1963 avec Les Bantous de la capitale.
Meilleur musicien africain de 1981 à 1983, il est certainement l’un des plus grands auteurs-compositeurs de toute l’histoire de la musique moderne congolaise. Il a laissé une œuvre musicale de toute beauté et de grande valeur. Certaines de ses chansons sont demeurées, à ce jour, des classiques inégalés comme: ‘’Masuwa’’, ‘’Amen Maria’’, ‘’L’argent appelle l’argent’’, ‘’Sonia’’, ‘’Samantha’’. Son immortalité ne se dément pas.
Dans cette foulée d’artistes légendaires, il faut aussi signaler la présence remarquable d’Edo Ganga (mort à 86 ans), Célestin Kouka ‘’Célio’’ (décédé à 81 ans), qui ont achevé leurs carrières musicales dans Les Bantous de la capitale.

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Pamelo Mounk’a

La voix féminine n’était pas hors-circuit. Marie Bella (décédée à 41 ans), en fut la grande vedette. Elle constitua autour de son groupe d’accompagnement un genre à part, considéré comme tradi-moderne. Elle séjourna à Lagos auprès de Fela Ransone Kuti, pour se perfectionner et réaliser une carrière internationale. Mais elle y trouva la mort accidentellement en 1979.
Si la littérature congolaise a pris de l’envol au-delà de ses frontières, c’est grâce au talent d’écrivains, au nombre desquels, figurent, Tchicaya Utam’si (mort à 57 ans), poète, romancier et dramaturge. Il est considéré comme l’un des grands poètes du continent africain. Ses romans ont aussi été mieux accueillis. Il a gagné de nombreux prix, et a été finaliste du Nobel. Parmi ses œuvres: ‘’Ces fruits si doux de l’arbre à pain’’.

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Sony Labou Tansi

Sony Labou Tansi (décédé à 48 ans) est considéré comme l’un des plus grands auteurs africains d’expression française. Il lui a fallu s’imaginer, se fabriquer, se faire connaître par un Congo en proie aux convulsions de l’histoire.
Scénarios existentiels et fictions compensatoire l’ont aidé à modeler son œuvre et son identité.
Jean-Pierre Makouta Mboukou (disparu à 83 ans), romancier et dramaturge. Son œuvre abondante et éclectique lui vaut d’être présenté par ses biographes comme le ‘’Victor Hugo congolais’’ où le baobab de la littérature congolaise. Il est l’auteur de quelque 25 ouvrages appartenant à des genres différents. Il fut membre de l’Académie des Sciences d’Outre-mer et du Conseil international de la langue française.
Guy Menga (85 ans), connu d’abord comme auteur de pièces de théâtre dont ‘’La Marmite de Koka-Mbala’’, devenue un classique du théâtre africain de langue française. Il est aussi l’auteur de nombreux romans et récits. Il reçut le Grand prix littéraire d’Afrique Francophone et celui du Théâtre Interafricain.
Un autre romancier, dramaturge, essayiste, mais aussi journaliste et musicien: Sylvain Bemba. En 1963, il est lauréat du prix de la nouvelle littéraire pour ‘’La Chambre noire’’.
A partir de 1969, il consacre une grande partie de son œuvre au théâtre. Il devient également l’auteur d’une étude sur: ‘’Cinquante ans de musique au Congo-Zaïre’’, publiée en 1984.

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Guy-Léon Fylla

La peinture congolaise a, à une certaine époque, conquis de nombreuses personnes. L’un de ses doyens fut Guy-Léon Fylla (peintre et musicien), mort à 86 ans.
Artiste peintre émérite de grande renommée, professeur des œuvres d’arts, il a transgressé les genres et les modes, et a représenté le pays à plusieurs occasions dans le cadre des missions culturelles. Il est aussi compté parmi les musiciens dont on éprouve davantage les mérites.

Alain-Patrick
MASSAMBA