Tel un couperet, la triste nouvelle est tombée: Germain Henri Pella Yombo, plus connu sous le pseudonyme de Beethoven, l’une des grandes figures du show-biz congolais, promoteur-manager de Groupe Pella Yombo (GPY), a terminé son pèlerinage terrestre le mercredi 16 octobre 2024 à Paris, en France. L’ancien commissaire général (COMG) du Festival panafricain de musique (FESPAM) est décédé des suites d’une longue maladie. Dans sa 64e année.
Un géant, un baobab, un as, les mots ne sont pas assez forts pour exprimer ce que représentait, pour le monde du show-biz congolais, Germain Henri Pella Yombo. Lui qui est venu au monde le 29 décembre 1960, à Makoua, dans le département de la Cuvette. Et, dans les années 80, s’est lancé dans la production musicale. Un domaine où il a véritablement fait carrière.
Amoureux de l’art pratiqué par son homonyme, le célébrissime compositeur allemand Ludwig Van Beethoven, Vieux Beetho, comme beaucoup aimaient à l’appeler, a fait ses premières armes dans la production scénique au bar Bouya, au cœur de Poto-Poto, le 3e arrondissement de la capitale congolaise.
Alors étudiant à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, il a mis en lumière des chanteurs comme Papa Wemba, Evoloko Joker (RDC), Fernand Mabala, ou encore l’orchestre RAS Kebo (Congo).
Après la guerre que le Congo a connue en 1997, Germain Henri Pella Yombo a occupé les fonctions de directeur du protocole du ministre d’Etat, directeur de cabinet du président Denis Sassou-Nguesso, feu Gérard Bitsindou.
Dans le souci de mettre du beurre dans les épinards, dans les années 1998, il décide de mettre sur pied GPY. Un label avec lequel il produit plusieurs artistes de renom: Koffi Olomidé, Madilu Système, Werrason, J.B. Mpiana, Oumou Sangaré, Karmapa. Pour ne citer que ceux-là.
Perfectionniste, en 2006, Beethoven lance le concept «La nuit du Congo…à». Avec un triple objectif: promouvoir et vulgariser l’identité culturelle du Congo dans le monde; accompagner la diplomatie de l’Etat; et projeter une image positive du pays à l’étranger. Extra Musica, Patrouille des Stars, Kingoli Authentique, Bana Moye, Ngoma za Kongo sont, entre autres ambassadeurs utilisés par le promoteur culturel congolais.
Après, deux autres fruits de son ingéniosité vont voir le jour: «Les Sanzas de Mfoa-Le trophée des créateurs», un événement récompensant, chaque année, les personnes qui ont crevé l’écran dans le domaine de la Culture et des Arts: mode, littérature, musique, théâtre, cinéma, peinture, etc. Et puis, le Festival couleurs du Congo (FESTI COCO), qui met en valeur les rythmes et danses du terroir. A l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance du pays.
Très passionné et dévoué, Germain Henri Pella Yombo est porté à la tête du Commissariat général du Festival panafricain de musique le 14 décembre 2007. Une fonction qui ne dure, malheureusement, que le temps d’une rose. Puisque, pour des raisons non-élucidées, il est relevé le 28 novembre 2008 par Jean-Claude Gakosso, ministre de la Culture et des arts de l’époque et actuel ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger.
C’est indéniable. Beethoven a marqué d’une pierre blanche l’histoire de la Culture et des Arts du Congo. Ce n’est donc pas fortuit si, en 2019, il a été fait ‘’Grand Officier dans l’Ordre du dévouement congolais’’ par le président de la République, Denis Sassou-Nguesso.
Dans ce pays, beaucoup d’événements disparaissent avec la mort de leurs géniteurs. On espère qu’il n’en sera pas le cas pour ceux créés par Beethoven.
La veillée mortuaire de Vieux Beetho se tient 125, rue Nkouma, à Ouenzé (arrondissement 5 de Brazzaville). Où des artistes se relaient pour des concerts à son hommage.
La Semaine Africaine présente ses sincères condoléances à la famille de Germain Henri Pella Yombo et à ses proches.
Véran Carrhol YANGA