Le Premier ministre malien du Gouvernement de transition, Choguel Kokalla Maïga, n’est pas passé par le dos de la cuillère, le 25 septembre dernier lors de la 76è Assemblée générale des Nations unies, à New York. Il a accusé la France d’avoir abandonné le Mali en décidant de retirer la Force Barkhane. De même, il n’a pas apprécié de ne pas avoir été prévenu par ses partenaires que sont Paris et l’ONU.

Choguel Kokalla Maïga a déploré la manière dont s’est effectué le retrait de cette Force française. D’après lui, c’est une décision unilatérale de la France que le Gouvernement de son pays a fustigé. Il a également affirmé que la situation sécuritaire au Mali ne s’est absolument pas améliorée malgré les forces étrangères sur le terrain, et les habitants continuent de souffrir des menaces jihadistes. Bamako a fait de la sécurité sa priorité, encore plus après avoir été abandonnée par les hommes de Barkhane.
Aussi, le chef de l’exécutif malien a-t-il annoncé que la situation née de la fin de Barkhane plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens, pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires de manière à combler le vide que ne manquera pas de créer la fermeture de certaines emprises de Barkhane dans le Nord du Mali. Choguel Kokalla Maïga n’a pas confirmé être en contact avec les mercenaires russes du groupe paramilitaire Wagner. Cette information, a-t-il dit, a été chuchotée et commentée à New York. Cela a été confirmé par Serguei Lavrov, chef de la diplomatie russe, qui a également assuré que cela ne concernait en rien le Gouvernement russe. Ceci, avant que Choguel Kokalla Maïga n’intervienne à la tribune des Nations unies.
Le Premier ministre malien a en outre demandé que le mandat de la Mission des Nations unies pour le Mali (MINUSMA) et ses 15.000 Casques bleus soit élargi pour que la Force onusienne soit plus offensive sur le terrain. Il a assuré qu’il n’y a pas de sentiment anti-MINUSMA au Mali, pas plus qu’un sentiment antifrançais. Le troisième axe prioritaire de son gouvernement, a-t-il déclaré est consacré à l’organisation d’élections générales transparentes, crédibles et inclusives devant marquer le retour de l’ordre constitutionnel au Mali.
Concernant ces élections prévues en février prochain, Choguel Maïga envisage qu’elles soient reportées de quelques mois.

Alain-Patrick
MASSAMBA