Ancienne et brillante figure du football camerounais et africain, Stephen Tataw est décédé vendredi 31 juillet dernier à Yaoundé, des suites de maladie. Il était âgé de 57 ans et laisse le souvenir d’un grand sportif et d’un meneur d’hommes remarquable.
Le disparu était un arrière droit intraitable et imposant par son gabarit. Il a fait partie de l’une des sélections camerounaises les plus marquantes de l’histoire, celle qui a séduit le monde entier en se hissant en quart de finale de la Coupe du monde 1990 en Italie, devenant la première nation africaine à réaliser cette performance. Mieux, Stephen Tataw en était le capitaine (premier Anglophone à être désigné capitaine), très respecté par les stars que sont Roger Milla, François Omam-Biyick, Thomas Nkono, Emmanuel Kundé, etc. Il avait su imposer sa gentillesse, sa classe, mais aussi sa culture et sa modestie.
Stephen était aussi membre de l’équipe du Cameroun qui a remporté en 1988 au Maroc la deuxième des cinq Coupes d’Afrique des nations de son histoire, sous les ordres de l’entraîneur français Claude Le Roy.
Pour les férus du football congolais, Stephen Tataw foula la pelouse du Stade Massamba-Débat (à l’époque Stade de la Révolution) en deux occasions. D’abord en avril en 1987, dans l’équipe du Cameroun venue remporter la médaille d’or des 3es Jeux d’Afrique centrale. Ensuite en avril 1989, dans les rangs du Tonnerre de Yaoundé qui comptait aussi le Tchadien Japhet Ndoram dans son effectif, lors d’un tournoi amical au cours duquel son club disputa deux matches, le premier face au Patronage Sainte-Anne (1-0), le second contre Diables-Noirs (1-1).
Stephen Tataw occupait récemment encore le poste de superviseur général des sélections nationales pour la FECAFOOT. Mais, triste révélation: il est mort dans l’indigence. Et c’est loin d’être un cas isolé; il est presque l’apanage de maints sportifs de haut niveau dans plusieurs pays africains.
Au temps de sa splendeur, des jeunes ont dévoré des centaines de colonnes des journaux relatant les performances de Stephen Tataw. Ils l’ont admiré et aimé. Adieu, Stephen !

Guy-Saturnin MAHOUNGOU