L’ancienne première dame du Cameroun, Mme Germaine Habiba Ahidjo, de 1960 à 1982 s’est éteinte dans la nuit du 19 au 20 avril 2021 à l’hôpital principal de Dakar, au Sénégal des suites d’une longue maladie. Elle avait 89 ans. Elle a fini ses jours dans ce pays où elle se trouvait en exil depuis 38 ans, après la chute du régime de son défunt époux Ahmadou Ahidjo. Elle repose désormais à ses côtés, au cimetière de Yoff de Dakar. Son époux mort en 1989, fut le premier président du Cameroun indépendant.

L’actuel président du Cameroun Paul Biya, a présenté ses condoléances. Il dit avoir eu de l’estime pour l’ancienne première dame «dotée d’une forte personnalité», et qui «contribua aux côtés de son époux au rayonnement» du Cameroun, d’après le chef de l’Etat camerounais. Elle a été «le témoin privilégié de l’histoire de son indépendance et du début de sa construction comme pays libre», a relevé Paul Biya dans son message de condoléances.
Germaine Ahidjo s’était exilée dans la capitale sénégalaise depuis la condamnation à mort d’Ahmadou Ahidjo son mari, accusé d’être impliqué dans le coup d’Etat manqué de 1984, contre Paul Biya. Pendant trente-deux ans, elle a lutté pour le retour de la dépouille mortelle de son défunt époux dans sa ville natale de Garoua, dans le Nord du Cameroun pour des obsèques officielles. Une demande jamais satisfaite et à l’origine de la discorde avec les autorités camerounaises pendant des années, sans qu’aucun accord ne soit conclu.
Mais, jusqu’à son décès, Germaine Ahidjo n’a cessé d’affirmer qu’elle ne rentrerait au Cameroun que lorsqu’elle aurait la certitude que son mari y serait enterré avec les honneurs dus à un ancien président de la République. D’ailleurs, même pour les obsèques de sa mère décédée avant elle, Germaine Ahidjo n’était pas revenu au Cameroun.

Alain-Patrick
MASSAMBA