Dans le cadre de ses débats d’idées, la Fondation Niosi a organisé une conférence sur le thème: «Le patrimoine culturel et son apport dans la diversification de l’économie au Congo Brazzaville», à l’Institut français du Congo, à Brazzaville, jeudi 23 juin 2022. C’est le Dr Samuel Kidiba, muséologue, enseignant chercheur, spécialiste en éducation et des stratégies de la sauvegarde du patrimoine qui a développé le thème.

Sous la modération de Josué Ndamba, membre de cette fondation, le débat a fait ressortir que depuis plus de cinq ans, le Congo, qui mise plus sur le pétrole, connaît des déficits budgétaires accentués, d’où l’impératif de financement des secteurs producteurs pouvant permettre aux citoyens de connaître un mieux vivre. Pour ce faire, le secteur culturel peut jouer un rôle capital dans la relance de l’économie, par des finances supplémentaires.
Pour le conférencier, le patrimoine culturel est un vrai potentiel économique, malheureusement méconnu de beaucoup. Il y a des sources de revenus multiples avec la mise en valeur du tourisme, dont le potentiel du patrimoine culturel et naturel est en nombre exponentiel comme le transport, la restauration, l’hébergement, les droits d’entrée dans les sites touristiques et des musées, la vente des visites guidées, les objets dérivés, les documents photos, l’artisanat et les créations d’emplois. La valorisation du patrimoine culturel n’est rien d’autre que l’innovation et la créativité qui génèrent le ‘’Made in Congo’’. Il a ajouté que le patrimoine a une valeur culturelle et sociale, une source d’élévation de la conscience nationale d’un pays. Le Congo regorge des richesses et un potentiel patrimonial varié. Le potentiel culturel mis en tourisme est un vivier de création d’emplois et de diversification de l’économie nationale. Le tourisme culturel est le seul pétrole durable, la seule mine inépuisable du Congo. Il faut mettre le tourisme culturel au cœur du développement et de la croissance économique, à l’image des pays comme l’Egypte, le Kenya, la Namibie etc. Au regard de son potentiel, le patrimoine culturel peut participer à la diversification de l’économie. C’est dire que ce domaine devrait susciter une attention et des interrogations surtout en milieu juvénile qui sont dans la soif du changement. Le conférencier a par ailleurs demandé qu’un inventaire des richesses que possède le Congo soit réalisé.
Il a édifié l’assistance sur l’apport du patrimoine culturel à l’économie nationale. «C’est une question pertinente. Il faut que ce patrimoine soit d’abord connu, parce qu’on aime que ce que l’on connaît. Il faut faire un inventaire général du patrimoine national et par la suite passer à la formation des jeunes qui seront par la suite des militants défenseurs du patrimoine culturel du Congo. On peut par exemple viabiliser la route lourde, la nationale n°1, entre Brazzaville et Pointe-Noire. Tout ce patrimoine peut être un moyen de booster l’économie congolaise. Le tourisme culturel est un pétrole qui ne peut pas s’épuiser. A partir du tourisme culturel, on peut suffisamment apporter des revenus importants, donc de quoi valoriser davantage non seulement ce patrimoine,mais faire que l’économie connaisse un apport assez important».

Ph. B.