L’école a rouvert ses portes le 1er octobre 2024, sur l’ensemble du pays. Pour se rendre compte de l’effectivité de cette rentrée scolaire, les ministres Jean-Luc Mouthou de l’Enseignement général et Ghislain Thierry Maguessa Ebomé de l’Enseignement technique ont effectué des rondes dans quelques établissements scolaires de la ville de Brazzaville.
Le ministre Jean-Luc Mouthou et d’autres cadres de son département ont visité les CEG et lycée 28 novembre 1958, et l’école primaire de SOPROGI à Moukondo, dans le 4e arrondissement Moungali. Partout, l’on a constaté, malgré l’effectivité de la rentrée, une présence timide des apprenants. Le personnel enseignant, quant à lui, était à son poste, en dépit de quelques grincements de dents des enseignants communautaires qui revendiquent leur intégration à la Fonction publique et plaident pour le paiement des arriérés de leur bourse accumulés depuis le mois de mai de cette année. «Nous les enseignants communautaires, nous avons la volonté de travailler, mais seulement la bourse qui nous est due arrive au compte-gouttes. La preuve est qu’à la veille de la rentrée, nous sommes incapables de payer les fournitures scolaires à nos enfants faute de moyens. Nous souhaitons que le Gouvernement pense à nous d’ici à la fin de la semaine comme annoncé pour que nous puissions faire face à nos charges, parce que venir enseigner sans bourse est un sacrifice», a dit Francis K., enseignant communautaire à l’école primaire de SOPROGI B. Il a fait savoir, à propos du recrutement, qu’il y a des collègues communautaires qui totalisent déjà une décennie voire plus sans être recrutés, et cela démotive.
Du côté du lycée 28 novembre 1958, Derick Mouanda, enseignant de français, présent en classe avec une dizaine d’élèves, a invité les parents d’élèves à créer, nonobstant la conjoncture difficile, les conditions pour envoyer les enfants à l’école, parce qu’il très difficile de combler un retard scolaire. «C’est la semaine de révision pour essayer de mettre les apprenants dans le bain, après trois mois de vacances».
Au terme de sa ronde, Jean-Luc Mouthou, satisfait, a dit: «Nous avons constaté que la rentrée a bel et bien eu lieu à Brazzaville. Et je voudrai, ici, interpeler les parents qui, j’imagine, ont éprouvé quelques difficultés à organiser cette rentrée des classes, en faisant le nécessaire pour que très rapidement les enfants puissent regagner les salles de classe, parce qu’il en va de leur avenir et de l’avenir de notre nation».
A l’endroit des syndicats, il a dit être ouvert à toutes négociations. «Notre porte reste ouverte pour échanger sur les questions qui minent notre système éducatif. Nous avons aussi souhaité que les enseignants communautaires se regroupent en un seul mouvement qui va être notre interlocuteur de tous les temps, afin que nous puissions traiter de façon plus sereine les questions liées au recrutement de cette catégorie de personnel». Il a en outre rappelé que la promesse a été faite aux enseignants communautaires pour qu’un trimestre leur soit très rapidement payé. «En ce qui concerne les enseignants bénévoles et finalistes, des mois leur seront payés pour leur permettre de retrouver leur dignité, afin qu’ils regagnent leurs lieux de travail pour que nous puissions, ensemble, participer à la construction de notre système éducatif», a-t-il rassuré.
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