La Commission épiscopale Justice et Paix a rendu public son dernier rapport de suivi de l’exécution des investissements dans le secteur de l’Education nationale au cours d’une cérémonie de présentation au Centre inter diocésain des œuvres (C.I.O.) à Brazzaville, samedi 25 juillet 2020. Intitulé «Pas de valorisation du capital humain au Congo sans redressement du système éducatif», ce rapport fait ressortir les conclusions de l’analyse du budget du secteur éducatif exercice 2018.
C’est devant un parterre de journalistes des organes de presse publics, privés et internationaux, des membres de son équipe et du secrétaire général de la Caritas Congo, Alain Robert Moukouri, que l’abbé Félicien Mavoungou, coordonnateur national de la Commission épiscopale Justice et Paix, a présenté le rapport.
De l’analyse et de l’évaluation du budget prévisionnel d’investissements 2018, il ressort une chute drastique des investissements entre 2016, 2017 et 2018. Pour cette dernière année, le budget prévisionnel d’investissement d’un montant de 23.562.000.000 de F.CFA, impacté par la crise économique nationale, avait programmé 30 projets pour les trois ministères de l’Enseignement. Malheureusement, nombre de ces projets n’ont pu être conduits à terme pour l’exercice 2018.
Selon le rapport, l’année 2018 a affecté l’Education nationale au Congo. Elle a été une année difficile pour celle-ci, car les projets prévus ont été reportés ou abandonnés. Aucun des projets n’a été achevé alors que le secteur de l’Education nationale est retenu comme axe prioritaire dans le Plan national de développement (PND) 2018-2022.
Face à cela, la Commission épiscopale Justice et Paix plaide pour une meilleure gouvernance de l’administration scolaire, afin que l’Education devienne une vraie priorité nationale. Beaucoup reste encore à faire pour relever les dysfonctionnements qui minent l’Education, souligne le rapport. Le suivi budgétaire de l’année 2018 en a révélé beaucoup alors que la base de développement est l’éducation.
La Commission épiscopale Justice et Paix a, à cet effet, rappelé aux décideurs politiques le rôle qu’ils ont à jouer dans les missions régaliennes qui sont les leurs.
«L’éducation nationale, disait Nelson Mandela, est une arme efficace et redoutable pour lutter contre le sous-développement», a rappelé l’abbé Félicien Mavoungou. Un Etat qui n’investit pas dans l’Education court le risque de stagner un jour. Et si les cadres ne sont pas qualifiés, l’administration publique sera forcément en panne
Pour remédier aux défaillances constatées, la Commission Justice et Paix a formulé une série de recommandations au Gouvernement et aux partenaires. Entre autres: une meilleure collaboration avec les pouvoirs publics pour le contrôle citoyen dans les secteurs prioritaires; actualiser la carte scolaire vu que plusieurs bacheliers ont arrêté leurs études faute de moyens et de structures universitaires proches de leur département, en amorçant urgemment, par exemple, la construction d’une université d’Etat à Pointe-Noire, capitale économique comptant plus d’un million d’habitants; publier la liste des opérateurs économiques sélectionnés pour l’exécution des projets; procéder à l’augmentation des budgets alloués aux ministères de l’Education nationale, etc.
Le rapport est le fruit du travail réalisé dans les neuf diocèses que compte le Congo (Impfondo, Ouesso, Owando, Gamboma, Brazzaville, Kinkala, Nkayi, Dolisie et Pointe-Noire), par un groupe d’enquêteurs, y compris ceux de la Caritas, de l’Action évangélique pour la paix, de l’Eglise évangélique du Congo et d’autres Ong.

Philippe BANZ