Nous avons publié un article faisant état de l’émotion des usagers contre la pose, moyennant payement, de nouveaux compteurs électriques (La Semaine Africaine N°3996, pp 1 et 3). La société distributrice de courant fait savoir que ces compteurs, modernes, sont plus fiables. Dans tous les cas, l’évolution des technologies est intégrée dans celle des nations à laquelle elle est même liée. Les compteurs électriques sont restés les mêmes, ou presque, depuis les indépendances, il est temps qu’ils changent. Mais ce n’est pas un changement pour le seul objectif de satisfaire à un effet de mode.
Nous avons reçu un droit de réponse de la société E2C (Ci-contre). Auparavant, nous avions été reçus en audience très cordiale par le Directeur général de la société nous demandant, en gros, de ne pas nous faire les rapporteurs automatiques des seuls ragots de rue. De vérifier auprès de la source, la société elle-même, toute information douteuse ou de nature à susciter de vaines polémiques. La société se bat avec des moyens limités par le contexte, pour améliorer le quotidien de ses abonnés, nous a-t-on assuré.
Elle remplit sa part d’obligations parfois à coups de solutions originales et d’abnégations de ses agents dévoués. Compliquer son travail par le colportage des seuls bruits de quartier ne va pas dans le sens de l’amélioration des choses. D’autant qu’aux racontars des uns et des autres, il faut aussi faire le compte avec le travail des escrocs qui, profitant de la situation anxiogène du moment, viennent imposer de fausses taxes, opérer de faux raccordements, promettre des faux rabattements, etc…
Nous avons écouté toutes ces précisions et donnons acte à notre société de distribution de la volonté de bien faire. Il nous a même été malicieusement rappelé que tout est à l’enseigne de tout dans le pays: on ne peut exiger de la seule société d’électricité le fonctionnement parfait que nous ne voyons ni dans la distribution de l’eau, dans l’offre des soins de santé ni même dans la mise en marche impeccable… des caméras de télévision (et même de parution de nos journaux, si prompts à dénoncer) ! Nous avons encaissé ces piques, faites dans une ambiance bon enfant. Mais l’essentiel est ailleurs.
Il n’est pas dans la nature de La Semaine Africaine de hurler avec les loups ou de remplir ses colonnes des seules dénonciations. Mais nous n’avons pas vocation non plus à ne rapporter que les grattages de nombril de ceux qui dirigent. L’électricité, l’eau, la santé sont de vrais problèmes au Congo. Ils sont source de mécontentement. Mais l’usager s’en tient à une logique simple, d’ailleurs à la base du contrat incontournable: on paye, on reçoit son service. Et c’est tout !
Les délestages, les baisses dangereuses de tension, les poteaux surchargés, les ruptures intempestives, les factures gonflées, etc…, l’usager les constate mais il n’est pas forcément appelé à les interpréter ni à leur trouver des excuses. Quand on ne paye pas ses factures, on se voit privé de fourniture électrique, normal. Mais quand on les paye…? La société d’électricité accomplit son travail au mieux. Elle affronte des problèmes multiples. Elle cumule aussi, c’est vrai, les arriérés de payement d’abonnés indélicats, parmi lesquels…l’Etat et les administrations publiques!
Mais nous sommes un journal; nous sommes le miroir d’une opinion parfois injuste, mais qui dit son ressenti des situations politiques, économiques et sociales. Il nous a été promis de nous mettre d’accord sur les modalités d’une interview sur les problèmes les plus récurrents, les solutions qui y sont apportées, les perspectives d’un avenir qui tiendra toujours compte de l’agrandissement exponentiel de nos villes. Et donc de nos besoins. Nous y reviendrons.

Albert S. MIANZOUKOUTA