La troisième turbine de la Centrale électrique du Congo (CEC) a été mise en service le 18 février 2020. Une cérémonie festive y afférente a été organisée sur le site à Cote-Matève, où Denis Sassou-Nguesso, le Président de la République, et Brusco Guido, le Vice-Président pour l’Afrique sub-saharienne du Groupe ENI, ont procédé à son lancement, portant ainsi la capacité installée de la CEC de 314 à 484 mégawatts. Soit une augmentation d’environ 170 MW. La CEC est une joint-venture entre l’Etat congolais, actionnaire à 80%, et la société pétrolière ENI Congo à 20% du capital.

Avec ses deux premières turbines, la CEC produisait 314 Mégawatts, soit un peu plus de 60% de la production nationale d’électricité. La production supplémentaire apportée par la troisième turbine, soit 170 mégawatts, va donner une nouvelle impulsion aux industries qui en ont besoin (ainsi qu’aux ménages), notamment pour la réalisation du projet de la future Zone économique spéciale de Pointe-Noire. La CEC devient donc la plus grande source de production de l’énergie au Congo avec ses 484 Mw. «L’énorme potentiel gazier du Congo offre à la CEC l’opportunité d’augmenter sa capacité jusqu’à 1Gigawatts (1000 Mw) par l’installation d’une quatrième turbine. La CEC exporterait alors de l’électricité et par la même occasion le Congo deviendrait un pôle énergétique stratégique dans la sous-région», a affirmé M. Guido Brusco.
Mais ce n’est là, d’abord, qu’un rêve à réaliser, car la poursuite d’une telle aventure nécessite la mise en place des conditions favorables au développement de l’industrie gazière et de l’électricité. Dans cette optique, il faut mettre en place un cadre juridique approprié à l’industrie du gaz, aussi bien dans sa production que dans son utilisation. Le Congo ne dispose pas encore d’un tel cadre, qui permettrait aux producteurs, notamment la CEC de signer des contrats de fourniture avec les industriels. Autrement dit de lui confier la gestion du transport, de la maintenance de l’électricité jusqu’aux industriels. En filigrane, c’est la défaillance de l’E2C le distributeur traditionnel qui a été pointée du doigt.
En effet, dès son inauguration officielle le 23 décembre 2011 avec ses deux premières turbines (314Mw), la CEC était déjà capable de satisfaire la demande de la ville de Pointe-Noire qui était de moins de 80Mw. Hélas, le réseau de distribution défectueux et insuffisant de la SNE ne permettait pas de répondre à la demande. Ce qui est d’ailleurs toujours le cas aujourd’hui…
Ainsi, dans son allocution de circonstance, le Ministre Zoniaba, en charge de l’hydraulique et de l’énergie, a dit que «le fonctionnement optimal de cette unité de production nécessite des investissements immédiats dans le transport, afin d’évacuer l’électricité vers les consommateurs internes et externes. Face aux contraintes du moment, le Gouvernement encourage les investisseurs privés nationaux et étrangers à s’impliquer dans le cadre des contrats de délégation de services publics, conformément à la loi et à la règlementation en vigueur dans le secteur de l’électricité dans notre pays».
Pour mémoire, on retiendra que ce fut le 19 mai 2008 que le Président Denis Sassou-Nguesso avait posé la première pierre des travaux de construction de cette Centrale électrique du Congo, communément appelée Centrale à gaz. Il s’agit d’une société anonyme dont l’Etat est actionnaire majoritaire à 80% et la société pétrolière ENI Congo qui détient 20% du capital, est gestionnaire de l’ouvrage du fait de son expertise. La CEC fut inaugurée officiellement le 23 décembre 2011. Il y a donc plus d’une décennie que la première molécule d’électricité fut injectée dans le réseau de la SNE devenue E2C.

Jean
BANZOUZI MALONGA