A l’occasion de la commémoration des cinq ans de la création de l’association Aboualo, couplée à sa sortie officielle, Mme Henriette Nguiya, sa présidente, avait bien voulu nous accorder une interview, au cours de laquelle, elle avait fait part du parcours de l’association, mais également de son organisation et de ses ambitions.
*Mme Henriette Nguiya, pouvez-vous nous parler de l’association Aboualo ?
**Aboualo n’est autre que la déformation d’une marque de cigarette appelée ‘’Avalon’’ très prisée par les jeunes qui la fumait avec fierté, en se baladant dans les sentiers de là contrée de Tokou à l’époque. Nos anciens n’arraivaient pas à prononcer ce nom d’où la déformation d’’’Avalon’’, en Aboualo.
*Et que veut-dire ‘’Ekenga-Eboua-Ekoni’’, la devise de votre association?
**Ekenga, chez nous les makouas, les koyos, etc., signifie ‘’liboke ya nganga’’ (entendez, le sac du féticheur). Le sac que le féticheur utilise, s’il l’ouvre même si tu es bien portant tu tombes malade, et lorsque la maladie prend fin, tu te mets debout pour venir danser Aboualo. Donc, pour ne pas me répéter, Ekenga-Eboua-Ekoni, c’est le fétiche qui relève les malades, qui les soignent.
*Quelles sont les missions assignées à votre association?
**En dehors de son caractère culturel, notre association qui est également constituée des hommes, a aussi un volet entraide et solidarité. Lorsqu’un membre est hospitalisé, nous donnons notre contribution. Et, nous nous rendons sur place à l’hôpital pour lui apporter notre soutien. Mais, je tiens à préciser que notre association est apolitique, parce que la politique conduit parfois à des situations déplorables.
*En cinq ans d’existence, aviez-vous rencontré des difficultés?
**Bien entendu! Nous avions rencontré des difficultés. Pour preuve, nous avions perdu des membres avec lesquels nous avions commencé cette belle aventure. Nous qui sommes restés, nous demandons à Dieu de nous donner la force pour que nous puissions aller de l’avant. Toutefois, nous avons notre compte bancaire, et toute personne de bonne volonté qui veut nous soutenir peut le faire sans problème parce que nous privilégions la transparence.
*Auriez-vous des perspectives?
**Nous avons beaucoup de projets, en dehors de la danse. Nous préferons ne pas les divulguer, et d’ailleurs avec un peu de chance, l’Etat pourrait nous apporter son concours. Dans notre association, il y a des mbochis, des moyis, des ngangoulous. Je lance également un appel à tous ceux qui veulent intégrer l’association de n’importe quelle tribu ou départements du Congo et même d’ailleurs, de nous rejoindre pour que nous soyons ensemble, car un seul doigt ne saurait lavé la figure. La porte est ouverte à tous ceux qui s’intéressent à la culture et qui aiment le vivre ensemble.
Propos recueillis par
Alain-Patrick
MASSAMBA