Plus rien ne va plus à la FECOFOOT! Quelques membres de l’Assemblée générale ont réaffirmé leur volonté de tenir une assemblée générale extraordinaire le 25 septembre. C’était au cours d’un point de presse organisé le 24 septembre dernier par William Bouaka, premier vice-président des Diables-Noirs, et Francky Loemba, président d’AS Cheminots.
Les membres de l’Assemblée générale exprime leur ras-le-bol face à la gestion actuelle du président du comité exécutif Jean Guy Blaise Mayolas. William Bouaka a balayé quelques informations qui circulent sur le Net relatives à cette assemblée générale extraordinaire qui se tiendra à l’hôtel ELBO. «Tous les membres concernés sont déjà à Brazzaville. Nous voudrions également à travers ce point de presse relever une situation qui, semble-t-il, serait sujet à remettre en question notre travail. Il y a une lettre de la FIFA qui circule sur les réseaux sociaux dans laquelle elle nous invite à surseoir à l’organisation de cette assemblée générale extraordinaire. Vous comprenez qu’il y a une question de souveraineté et les membres qui composent le comité exécutif de la FECOFOOT ne sont pas nommés par la FIFA, mais élus par les membres de l’assemblée générale que nous sommes», a-t-il indiqué.
Pour le premier vice-président du Club multidisciplinaire Diables-Noirs, le courrier de la FIFA est une invite. «Nous voulons depuis toujours rester légaux, transparents et légitimes dans ce que nous faisons. C’est une question qui certainement sera évoquée au cours des travaux pour demander l’assentiment des différents membres qui, souverainement, décideront s’il est nécessaire ou pas de surseoir. Si la majorité estime que si les points inscrits à l’ordre du jour sont de nature à ce que nous puissions les examiner et avancer sur les résolutions, nous les examinerons», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter: «La FIFA n’a pas le droit de nous interdire d’organiser cette assemblée générale extraordinaire. Toutes les dispositions sont prises pour qu’elle se tienne à la date prévue».
Pour Francky Loemba, le courrier de la FIFA est arrivé de façon opportune. «48 heures avant la tenue de notre assemblée générale. Ce courrier n’a pas un caractère péremptoire ni d’injonction. Cela ne pourrait être autrement parce que la FIFA ne peut pas interdire aux membres légalement constitués de se réunir pour discuter sur les questions de football concernant le Congo», a-t-il fait savoir.
Le président d’AS Cheminots a circonscrit l’événement. «C’est un moment pour poser de bonnes questions sur le devenir de notre football. On va commencer, par exemple, à envisager la réflexion sur le nombre des clubs au championnat d’élite. Est-ce qu’il faut rester à 14 ou aller à 16 ou 18 clubs et quelles sont les conditions pour y arriver; pourquoi les clubs congolais n’arrivent pas aujourd’hui à traverser certaines étapes au niveau des coupes de la CAF? C’est à ce moment-là que nous allons commencer à mettre au centre la réflexion pour faire évoluer le football».
Parlant du courrier de la FIFA, il a précisé que comme les journalistes, «nous le lisons sur les réseaux sociaux. Il n’a pas été notifié aux membres que nous sommes par quelque moyen que ce soit. Je vous rappelle que les membres que nous sommes chaque fois que nous adressons les courriers, c’est par voie légale, notamment par le truchement d’un huissier. On aurait pu par le même canal le faire. La machine concernant l’assemblée générale extraordinaire est déjà lancée. Nous ne pouvons plus faire marche arrière pour attendre la mission de la FIFA qui viendra on ne sait quand», a conclu Francky Loemba.
Il y a quelques mois, cette frange des membres avait initié une motion de défiance contre l’actuel comité exécutif de la FECOFOOT. Cette motion qui, selon William Bouaka, «reflète la majorité de plus de la moitié des membres ayant droit au vote, visait à remettre en question la gestion actuelle de l’institution».
Devant le refus de dialoguer affiché, selon lui, par le comité exécutif, «les membres de l’assemblée générale initiateurs de la motion de défiance ont décidé de prendre leur responsabilité en exigeant dans une correspondance adressée le 2 septembre 2024 au président du comité exécutif, la convocation d’une assemblée générale», a expliqué William Bouaka.
Il a indiqué que cette démarche est une disposition statutaire inscrite dans l’article 33 des statuts de la FECOFOOT. «Il est dit que la majorité des membres ayant droit au vote peuvent demander la convocation d’une assemblée générale au président du comité exécutif. Celui-ci est tenu de la convoquer dans les 15 jours. Dépassé ce délai, les membres qui ont initié la demande ont le droit de convoquer l’assemblée générale eux-mêmes. Face à cette demande, il nous a été imposé un autre refus clairement affiché», a rappelé le conférencier.
Soucieux du respect des textes et après avoir attendu les 15 jours, «nous n’avons fait que constaté la résistance ferme et le mépris qui nous ont été opposés». D’où la convocation, le 25 septembre 2024, d’une assemblée générale qui, pour eux, n’est pas destinée à destituer le comité exécutif actuel. «Mais pour répondre à la recommandation de la FIFA qui nous exhortait au dialogue. C’est le cadre légal pour laver le linge sale en famille. Où voulez-vous que nous allions discuter pour regarder ensemble les failles, les faiblesses et les points forts de la gestion de tel ou tel autre, si ce n’est au niveau de l’assemblée générale? Nous ne demandons que cela. Nous pensons que le président en toute responsabilité, s’il était sûr de sa gestion ou s’il voulait balayer d’un revers de main toutes les préoccupations que nous avons évoquées, devrait simplement convoquer l’assemblée générale et dire ok ! J’y vais et dites-moi ce que vous avez comme problème. Malheureusement cela n’a pas été fait», a-t-il regretté.
Et d’affirmer: «Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, mais simplement de sauver notre football qui est en train de prendre de l’eau».
Cyr Armel YABBAT-NGO