Après les prestations scéniques à la mairie de Mfilou-Ngamaba, le lundi 9 septembre, les participants à la 7e édition du Festival Feux de Brazza se sont retrouvés au Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, pour une conférence-débat placée sous le thème: «La diplomatie coutumière africaine pour la culture de la paix». C’était en présence de plusieurs personnalités dont Mme Lydie Pongault, ministre en charge de l’Industre culturelle.
L’Afrique, grâce aux héritages de ses ancêtres, possède les modèles de résolution des conflits issus du «mbongui» ou de l’arbre à palabre basés sur le dialogue, le respect mutuel et la réconciliation. Des modèles qui, pour la ministre en charge de l’Industrie culturelle, doivent être classés au coeur de nos stratégies contemporaines pour promouvoir la paix et la stabilité sociale dans le monde.

Cette conférence-débat a été un moyen efficace pour le Pr Urbain Amoa Koidio de la Côte d’Ivoire, titulaire de la Chaire UNESCO de la Diplomatie coutumière africaine, ambassadeur de la culture de la paix, de présenter les qualités de la diplomatie coutumière africaine: «Une révolution culturelle panafricaine par approche holistique qui prendra appui sur l’éducation pour tous, et en tout lieu et à tout âge, sur une période de 25 ans sans interruption, s’impose en urgence à l’Afrique si elle ne veut pas subir éternellement le triste sort d’un apprentissage tragique voire d’une poubellisation et d’une mendicité d’abâtardissement à visage découvert, sans cesse croissante et de plus en plus violente. Et pour cause, le mal de l’Afrique se résumé en un mot: Education»
La diplomatie coutumière africaine, a-t-il expliqué, «est donc prélude à la Défense et à l’illustration d’une nouvelle ère pour une Afrique dont le socle est solidement fixé sur ses terres et dont la tête, comme cet oiseau mythique appelé Sankofa, est tournée en arrière et qui, tout de même projette un digne, fier et beau regard toujours plus loin et toujours plus haut: c’est cela que j’appelle l’AfricAfrique».
Des recommandations ont été formulées à l’attention des plus hautes instances de la République, pour une appropriation et une vulgarisation du concept de la diplomatie coutumière africaine comme préalable à tout règlement de conflit; la création et l’encadrement scientifique, de la base au sommet, de trois instances consultatives: une Chambre des Rois et des chefs traditionnels, une Chambre des guides religieux et des leaders spirituels et une Chambre des organisations de la Société civile; aux ministères de la Défense, de l’Education nationale de la Fonction publique: l’enseignement dans les écoles nationales d’administration, de magistrature, de police, de gendarmerie, de douanes et des eaux et forêts de la diplomatie coutumière africaine; aux ministères des Affaires étrangères, le renforcement des compétences des diplomates et la formation des conseillers en diplomatie coutumière africaine…
En définitive, le Pr Koidio a affirmé qu’«en 1940, Brazzaville hérita du titre de la capitale de la France Libre, c’est ici et ce n’est qu’ici que l’intelligentsia africaine peut solennellement reconquerir l’âme de l’Afrique et proclamer, sous l’autorité d’une nouvelle version de l’Union Africaine à construire, une nouvelle ère pour une Afrique enfin Libre et unie, une Afrique nouvelle digne et prospère…»
Alain P. MASSAMBA