Réunies en séances plénières de leur 10ème session ordinaire budgétaire, les 18 et 21 décembre dernier au Palais des congrès, les deux Chambres du Parlement ont adopté à l’unanimité le projet de budget de l’Etat exercice 2021, évalué en recettes à 1.873.957.000.000 de F.CFA et en dépenses à 1.640.250.000.000 de F.CFA . C’est le ministre délégué au budget, Ludovic Ngatsé, qui a défendu le projet.

Le budget de l’Etat exercice 2021 a été élaboré dans un contexte de fortes incertitudes, marqué par la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 et la persistance de la crise économique que traverse le Congo.
Il découle de ce budget que les estimations de la reprise économique attendues en 2021 sont tout aussi incertaines, avec des résultats qui dépendraient largement de la durée de la pandémie et de l’efficacité des mesures adoptées.
Les prévisions pour l’année 2021 reposent sur l’hypothèse de l’atténuation des effets de la pandémie de COVID-19; l’augmentation progressive des cours du baril de pétrole et les retombées d’un assouplissement durable de la politique économique au niveau mondial; l’effet des externalités positives du plan communautaire de relance économique adopté par la BEAC et des différentes mesures de soutien de la croissance du Gouvernement.
Ainsi, en 2021, il est prévu une croissance économique de 0,5%, nonobstant la reprise de la croissance dans le secteur pétrolier estimée à 5,7% contre -2,9% en 2020. Dans le même temps, l’activité économique du secteur non pétrolier fortement touché par la pandémie de coronavirus, demeure mitigée passant de -8% en 2020 à -1,5 % en 2021.
Pour 2021, le budget de l’Etat est arrêté en recettes à 1.873.957.000.000 de F.CFA et en dépenses à 1.640.250.000.000 de F.CFA. Le niveau prévisionnel de l’exécution budgétaire est établi à 233.702.000.000 de F.CFA et permettra de résorber le déficit en ressources de trésorerie.
Les hypothèses relatives au secteur pétrolier se déclinent comme suit: production (125,7 millions de barils); prix du baril du brut (46 dollars); décote appliquée au pétrole congolais (1 dollar); prix de brut congolais (45 dollars); taux de change (1 dollar=550 F.CFA).
De ce qui précède, le budget de l’Etat se décline ainsi qu’il suit: ressources budgétaires projetées à 1846 milliards 109 millions de F.CFA, contre 1525 milliards 297 millions de F.CFA au budget 2020 réajusté.
Recettes fiscales de 686 milliards 300 millions de F.CFA dont: impôts en taxes intérieures (576 milliards 330 millions de F.CFA); droits de douanes (100 milliards de F.CFA); des dons, legs et fonds de concours de 45 milliards de F.CFA; des cotisations sociales reconduites (53 milliards 430 millions de F.CFA).
Les autres recettes sont de 1061 milliards 288 millions de F.CFA dont: redevance forestière (3 milliards 700 millions de F.CFA); recettes pétrolière (1027 milliards 109 millions de FCFA); recettes minières (500 millions de F.CFA); dividendes (3 milliards de F.CFA); droits et frais administratifs (27 milliards de FCFA).
Les dépenses budgétaires quant à elles, sont projetées à 1630 milliards 907 millions de F.CFA, contre 1630 milliards dans le budget réajusté de 2020. Elles se composent, entre autres, des charges financières de la dette (105 milliards 800 millions de F.CFA); personnel (382 milliards de F.CFA); biens et services (173 milliards 270millions de F.CFA); transferts (472 milliards 280 millions de F.CFA); investissement (315 milliards de F.CFA); autres dépenses (charges communes: 61 milliards de F.CFA); budgets annexe (6 milliards 533 de F.CFA); comptes spéciaux du Trésor (100 milliards de F.CFA).
Le projet de loi 2021 prévoit un excédent budgétaire de 230.202.000.000 de F.CFA. Les ressources de trésorerie sont prévues à 129 milliards de F.CFA. Les charges de trésorerie à 789 milliards 200 millions de F.CFA.
Il résulte un déficit de financement et de trésorerie de 660.100.000.000 de F.CFA, qui sera résorbé en partie par la solde budgétaire à hauteur de 230.202.000.000 de F.CFA.
En somme, il subsiste un gap de financement d’environ 430 milliards de F.CFA. Les dépenses budgétaires sont supérieures aux dépenses pour un montant de 229. 392.000.000 de F.CFA destiné à financer une partie du déficit de trésorerie de 660.100.000.000 de F.CFA.

Cyr Armel YABBAT-NGO