Quand un conflit oppose des instances dirigeantes, ce sont les joueurs qui en subissent les conséquences. C’est ce qui se passe au Congo où, depuis six mois, les footballeurs privés de compétitions locales sont complètement désemparés.
La crise qui touche depuis plusieurs mois le football congolais n’en finit pas de s’enliser. Résultat : les compétitions locales sont à l’arrêt. Comme pour les arbitres, les staffs techniques et administratifs et les entités parallèles (transporteurs, hébergeurs et commerces) nécessaires au déroulement des championnats de Ligue 1 et de Ligue 2, par exemple, le manque financier est chez les joueurs la principale conséquence de cette trêve forcée. Ils sont les principales victimes de la non-reprise des compétitions locales. Leur vie est fortement impactée par la crise qui perdure. Des vies de familles et plans de carrière sont modifiés. Une génération de footballeurs va s’éteindre à petit feu, si l’on n’y prend garde. Six mois sans compétition, c’est long et c’est décourageant.
Le lancement du championnat de Ligue 1 annoncée pour le 15 décembre dernier par une certaine Commission ad hoc non reconnue, et par la FIFA et par la CAF, n’était que chimère. Entre-temps, le président de cette instance illégale a été chassé par ses collègues. Cette affaire a été le révélateur d’une crise qui mine la ‘’Commission ad hoc’’ affidée du ministère en charge des Sports. Des clans se seraient ensuite livré discrètement une bataille sans merci pour lui succéder. Sur ces entrefaites, le 20 décembre 2024 le 1er vice-président Franck Loemba a, quant à lui, démissionné. Médiatisé, cet abandon a jeté la lumière sur la crise entre ténors de la ‘’Commission ad hoc’’. La cohérence entre les membres de ce «machin», pour paraphraser un confrère, est donc mise à mal par la guerre sournoise des clans en son sein.
L’arrêt des compétitions est une situation qui n’arrange pas les footballeurs évoluant au pays. Bien au contraire, il a mis un frein à leur carrière. Il provoque aussi un exode sans précédent dans les annales footballistiques congolais. Des clubs se vident à vue d’œil. Les statistiques provisoires renseignent qu’environ une trentaine de footballeurs (chiffre à vérifier) a trouvé un point de chute à l’étranger. Ceux qui ne l’ont pas encore trouvé exercent une activité parallèle pour s’éloigner de l’inéluctable précarité des centaines de salariés du football congolais. A qui profite cette situation ?
Franck SOUAPIBOU