Après l’élimination des Diables-Rouges de la CAN-Maroc 2025, tout un peuple pour qui la sélection nationale représente un ciment d’unité et un dérivatif à ses difficultés socio-économiques, cherche des coupables. Le Congo règle ses comptes.
L’équipe nationale de football du Congo a bouclé sa campagne des éliminatoires de la CAN-2025 sur une défaite à domicile, mardi 19 novembre 2024, concédée face à l’Ouganda (0-1), quatre jours après celle que lui a infligée le Soudan du Sud (2-3) à Juba. Ses contreperformances ne surprennent point ceux qui ont suivi le parcours des poulains d’Isaac Ngata (le sélectionneur national). Des défaites inexpliquées et inexplicables le présageaient : 4 défaites en six journées des éliminatoires de la CAN, un match nul et une petite victoire, 4 buts inscrits contre 12 buts encaissés. Si on ajoute les humiliantes défaites face au Maroc (0-6) et à la Zambie (2-4) dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, ce bilan résume le calvaire vécu par les Diables-Rouges.
Les principaux acteurs de cette hécatombe s’efforceront, c’est de bonne guerre, d’expliquer, d’essayer de se dédouaner. Il y aura toujours des boucs émissaires. ‘’C’est comme ça, c’est toujours pareil, c’est toujours comme ça!’’, pour paraphraser un artiste-musicien de chez nous.
Le premier à faire les frais de la bronca de bien de Congolais est le sélectionneur national, Isaac Ngata, dont certains réclament la démission. Il n’y a rien de nouveau sous le firmament. «En effet, en plus des résultats insuffisants, la pauvreté du jeu du ‘’Onze national’’ n’a jamais séduit le public. Cela aurait pu être évité si l’on tient compte des ‘’résultats obtenus par ce compatriote tout au long de sa carrière d’entraîneur jusqu’à maintenant », écrit un confrère.
Les joueurs ne sont pas en reste. Du niveau de ces derniers dépend le niveau de l’équipe nationale et donc la réussite aux compétitions.«Force est de constater que beaucoup d’internationaux évoluent dans les divisions inférieures en Europe, où certains, même, sont peu côtés», pointe un autre. Ils sont accusés aussi de «manquer d’amour pour le maillot national».
Les conflits d’influence entre le ministère en charge des Sports et le ‘’Comité exécutif légitime’’ alimentent également les débats, dans un pays où les occasions de se réjouir se font rares. «On n’a pas laissé faire celui qui s’est emparé, peu à peu, de tous les pouvoirs en violation de plus en plus évidente de la décentralisation qui s’impose, pour comptabiliser des bidons de larmes et des fiascos. Nombreux pensaient qu’il redonnerait vie à notre football et, par ricochet, à l’équipe nationale. Or, il gère allègrement la faillite de ce football avec un étrange calme. L’on ne fait rien pour le lui rappeler. La meilleure façon de faire serait de le disqualifier pour incompétence», charge un ancien puissant cadre du sport.
La liste des autres empêcheurs du ballon de tourner en rond est longue… «Les ondes négatives de ceux qui maudissaient leur équipe nationale ont probablement aussi influencé sa prestation. Nous sommes avant tout des Africains», rappelle un supporter. «Le malaise dure depuis dix ans, donc le Comité exécutif Mayolas n’est pas moins comptable», réagit un autre.
On comprend qu’on s’indexe. Les supporters congolais méritent mieux que des performances humiliantes et des décisions douteuses, voire arbitraires.

Franck SOUAPIBOU