Le championnat national de Ligue 1 est sur une mauvaise pente. Il n’attire plus les marées humaines d’antan et ne suscite guère l’intérêt qu’il générait jusqu’au début des années 2000. Le spectacle serait-il devenu si fade qu’il provoque le désengagement du public pour n’être plus, finalement, que l’affaire des seuls inconditionnels des clubs? Or, pas de public, pas de rentrée d’argent dans les caisses de la Fédération congolaise de football (FECOFOOT) et des clubs!
La phase aller du championnat en cours n’aura pas été une grande réussite sur le plan financier. Elle a fait banqueroute et n’a pas répondu aux attentes de la FECOFOOT et des dirigeants des clubs. Les caisses sont vides, se plaignent-ils. En termes de recettes, en effet, l’épreuve n’a produit, en tout et pour tout, que la modique somme de 6.733.000 francs CFA (chiffre arrêté après 12 journées sur un total de 13). C’est dérisoire, quand on sait que cela constituait il y a encore quelques années la recette du seul derby Diables-Noirs-Etoile du Congo (9 millions de francs CFA en 2003, par exemple).
Certes, le derby Diables-Noirs-Etoile du Congo génère toujours la plus grosse recette du championnat, mais en décembre dernier le public n’a laissé que 1.150.000 francs CFA dans les caisses du Stade Massamba-Débat. Il en est de même pour le derby de Pointe-Noire, entre V.Club-Mokanda et l’AS Cheminots (326.000 francs CFA), et le deuxième derby de Brazzaville, CARA-Diables-Noirs (290.000 francs CFA).
Par ailleurs, des matches, parmi lesquels Patronage Sainte-Anne-JST (26 octobre 2019), Tongo-FC-JST et RCB (Racing Club de Brazzaville)-FC Kondzo (7 décembre 2019), n’ont rien produit. On pourrait multiplier les exemples. Ne parlons pas du contrôle des entrées. Ici, c’est le paradis des resquilleurs. L’incivisme est passé par-là. Les gens préfèrent glisser une pièce de monnaie au portier ou à l’agent de sécurité pour regarder le spectacle que de payer régulièrement son billet d’entrée. Pourtant ils s’enthousiasment pour l’équipe nationale, mais celle-ci ne trouve son salut que grâce aux joueurs évoluant en Europe.
D’où l’embarras généralisé des trésoriers des clubs. Entre les représentations intempestives de leurs joueurs et la réalité des finances qu’ils gèrent, le fossé est large et profond. Il y a problème. La situation est pénible, voire affligeante. Elle pénalise les clubs qui, en sus, ploient sous le poids des amendes. La FECOFOOT a réussi calmement à empocher 4.830.000 francs CFA. Rien que lors de la première journée, elle avait récolté 2.585.000 francs CFA. Ce n’est pas rien par ces temps de profonde disette. L’Etoile du Congo arrive en tête de ce marathon (1.380.000 francs CFA). L’AC Léopards est l’équipe la moins frappée: 80.000 francs CFA seulement.
Ce triste décor n’empêche heureusement pas les rencontres d’avoir lieu. La manche retour du championnat de Ligue 1 est annoncée pour le 23 janvier prochain.

Jean ZENGABIO