
FOOTBALL/LIGUE AFRICAINE DES CHAMPIONS : L’AS Otohô a-t-elle compromis ses chances ?

Le champion congolais a mal abordé les préliminaires de la Ligue africaine des champions. Partie discrètement à Cape Town, en Afrique du Sud, l’AS Otohô du président Maixent Raoul Ominga en est revenue sur la pointe des bottines. Elle a craqué, samedi 10 septembre 2022, en début de seconde période de jeu du match aller, face à Cape Town City FC: 0-2! Les jaillissements des attaquants sud-africains étaient empreints de beaucoup de menaces pour le gardien de but et la défense adverses. Ce qui justifie les deux buts encaissés par le champion congolais. Le premier inscrit à la 51e minute de jeu par Taahir Goedman, le second à la 60e minute par Mark Van Heerden.
Ce résultat met en relief les difficultés de l’AS Otohô pendant la préparation de ce match aller. Pas moins de six joueurs de l’ossature de la saison 2021-2022 ont changé d’air peu avant le début de la campagne africaine : Brel Mohindiki, Wilfrid Nkaya, Prince Mouandza-Mapata, Moïse Nkounkou, Wilfrigon Mongondza, Jaurès Ngombé, Dimitri Bissiki-Magnokélé. Et le staff technique est dirigé désormais par un nouvel entraîneur, le Français Julien Mette, qui n’a eu que quelques jours pour mettre en place son «truc».
Il manquait aussi des sous pour préparer le voyage d’Afrique du Sud. Le mécène du club aurait volé seul au secours de l’équipe, en lui apportant quelques ‘’briques’’. Mais les reporters de Radio Congo et TV Congo n’ont pu effectuer le déplacement. Les férus congolais du football, l’oreille collée au transistor, ont attendu en vain la retransmission du match.
Qu’apportera le match retour, ce dimanche 18 septembre au Stade Président Alphonse Massamba-Débat? L’AS Otohô a eu quelques jours seulement pour revoir sa copie. Le public est contraint de disserter sur l’adversaire de son équipe. Il se met à rêver, malgré les difficultés, à une qualification. Il croit dur comme fer à cette possibilité. Mais il est lucide. Il est conscient que pour réussir cet exploit, il faudra beaucoup de buts. L’un des atouts est d’ordre psychologique. Car un match en Afrique noire, se jouerait, dit-on, sur deux plans : le plan technicotactique, qui est plus important, et le plan psychologique. De quoi inspirer les humoristes pour galvaniser le moral des joueurs, en fabriquant de toutes pièces la théorie des «trois buts» : le but de la providence divine, le but de la force des «mânes du terroir» et le «but normal». On attend.
Jean ZENGABIO