Les inconditionnels des arts martiaux de Pointe-Noire, tous styles confondus (karaté, kick boxing, full contact, taekwondo, boxe des pharaons, kyokushin, judo, wushu, Aïkido), après avoir constaté la non-assistance aux budokas malades ou décédés, se sont retrouvés dimanche 28 août dernier au bord de la Côte mondaine. Objectif: mettre en place une plateforme d’entraide afin de fédérer les forces et mutualiser les énergies dans la cadre du vivre ensemble. Une initiative à mettre à l’actif de maître Parfait Ndongui, président de cette nouvelle plateforme.
D’entrée de jeu, Shihan Simon Moungondo, champion du monde des vétérans, après avoir fait observer une minute de silence en mémoire de tous les pratiquants des sports de combat qui ne sont plus de ce monde, a donné le top aux clubs pour une démonstration de dix minutes dans quelques techniques de combats: katas, blocages, défenses et attaques.
Dévoilant son projet aux 234 budokas venus de tous les clubs de la ville océane, maître Parfait Ndongui, visiblement content, a déclaré. «Si le bon sens est la chose la mieux partagée au monde, je me dois de partager avec vous la joie que j’éprouve et l’honneur que vous me faites de nous accueillir en ces lieux où votre présence rehausse l’éclat de cette cérémonie. Dans les arts martiaux, il y a des vertus que les pratiquants doivent perpétuer dans un esprit du vivre ensemble, de solidarité et d’assistance mutuelle. Cette solidarité et cette assistance nous font parfois défaut quand il s’agit des frères ou des sœurs qui sont dans le besoin. La dynamique du vivre ensemble que nous mettons tous sur pied aujourd’hui n’attendra plus longtemps qu’un des nôtres qui se trouve dans le besoin décède pour qu’il puisse bénéficier de notre assistance sociale, même si la mort est suspendue sur nos têtes comme l’épée de Damoclès. Rappelons-nous le dicton: un seul doigt ne lave pas la figure. C’est en nous mettant ensemble que nous allons briser nos clivages.»
Sensei Médard Niakissa, ancien champion d’Afrique, médaillé de Dakar, a loué l’initiative: «Les cas de non-assistance sont légion dans notre milieu. Je n’en veux pour preuve, le peu d’intérêt et le manque de mobilisation aux veillées mortuaires et obsèques des sensei: Joseph Milandou, ancien président de la ligue de karaté, Maurice Kissita, Simon Ongouya, la liste n’est pas exhaustive. Je remercie maître Parfait Ndongui pour avoir pensé à réveiller nos consciences, en mettant en place ce cadre qui nous manquait cruellement».

Equateur Denis NGUIMBI