Le président déchu du Gabon Ali Bongo Ondimba a stoppé sa grève de la faim, dimanche 30 juin dernier. Il avait cessé de s’alimenter le 14 mai pour protester contre le traitement infligé à son épouse Sylvia et leur fils aîné Noureddin, tous deux incarcérés après sa chute du pouvoir. Leurs avocats dénonçaient une «séquestration» et des «actes de torture». Leur entourage s’inquiète d’ailleurs de leur sort, alors que lundi 1er juillet dernier commençaient les vacances judiciaires.

La grève de la faim d’Ali Bongo a cessé fin mai, juste avant la visite du président Brice Oligui Nguema en France le 28 mai. «Son entourage l’a supplié d’arrêter. Il avait perdu du poids et sa mobilité s’était dégradée », confie un proche. Après deux semaines sans s’alimenter, l’ancien président serait en bonne santé, mais un de ses anciens kinésithérapeutes a été rappelé pour lui prodiguer des soins.
Une bonne source évoque un possible accord entre Ali Bongo et le pouvoir, puisque quelques jours plus tard, ses deux fils Jalil et Bilal, qui vivaient avec lui dans sa résidence, ont pu quitter le Gabon : ils se trouvent désormais à Londres avec leur belle-sœur Léa. «Ils reçoivent un soutien psychologique, car ils ont été maltraités et sont traumatisés», indique leur entourage.
Ali Bongo se retrouve donc un peu plus isolé, alors que son épouse et son fils aîné sont toujours emprisonnés. «Les vacances judiciaires ayant commencé lundi dernier. La juge d’instruction s’absentera jusqu’au 19 août, donc rien ne va se passer dans le dossier», regrette une source. Pendant cette période, il n’y aura pas d’audition ni d’actes judiciaires. «Ils ne verront pas leurs avocats alors qu’on sait qu’ils sont très stressés et démoralisés», indique un des proches de l’ex-président, rappelant que malgré une lettre du ministre de la Justice, leurs conseils n’ont toujours pas le droit de leur rendre visite en prison.
L’instruction, elle, continue. L’enquête de moralité et l’examen du CV sont toujours en cours et alors que l’on pensait que la procédure touchait à sa fin. Mais la juge a indiqué qu’il restait des confrontations et des auditions à réaliser.

Gaule D’AMBERT