Après des mois d’attente, un premier contingent de 400 policiers kenyans est arrivé mardi 25 juin à Port-au-Prince, dans le cadre d’une mission internationale visant à rétablir la sécurité en Haïti, pays ravagé par la violence des gangs.
William Ruto, le président kenyan a rendu visite à ces policiers avant leur départ. «Cette mission est l’une des plus urgentes, importantes et historiques de l’histoire de la solidarité mondiale », a-t-il déclaré.
Le Kenya a proposé d’envoyer un millier de policiers en Haïti pour la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), prévue pour une durée initiale d’un an, et à laquelle doivent également contribuer le Bangladesh, le Bénin, le Tchad, les Bahamas et la Barbade.
Le déploiement de cette force a été approuvé par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU en octobre, mais il suscite de vives critiques au Kenya. Un mouvement de protestation antigouvernemental au Kenya a viré au chaos dans la capitale Nairobi. Au moins cinq personnes ont été tuées et 31 blessées lors de ces manifestations, selon plusieurs ONG dont Amnesty Kenya.
Depuis des dizaines d’années, Haiti pâtit d’une instabilité politique chronique et fait face à une résurgence de la violence des gangs, qui contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince, doublée d’une crise humanitaire.
La situation s’était brusquement aggravée fin février quand des groupes armés ont lancé des attaques coordonnées à Port-au-Prince pour renverser le premier ministre de l’époque, Ariel Henry. Depuis lors, des autorités de transition dont un premier ministre par intérim, Garry Conille, ont été formées avec pour mission le rétablissement de la stabilité.
D’après l’Organisation internationale pour les migrations, «le nombre de déplacés internes a augmenté de 60 % depuis mars en raison de l’intensification de la violence des gangs, atteignant désormais un total de près de 600 000 personnes».
Garry Conille, le Premier ministre haïtien, a salué la détermination du gouvernement kenyan et de son peuple à accompagner Haïti dans la lutte contre l’insécurité qui ronge la société. «Je souhaite que cette mission multinationale soit la dernière qui l’aide à se stabiliser pour le renouvellement du personnel politique et le retour à la démocratie effective».
Le rétablissement de la sécurité dans ce pays des Caraïbes doit à terme permettre la tenue d’élections. La dernière élection en Haïti remonte à 2016.
Alain-Patrick
MASSAMBA