Une semaine avant la visite du ministre des Affaires étrangères de son pays au Congo, l’ambassadeur de la Fédération de Russie était face à la presse lundi 18 juillet dernier, pour faire l’état des lieux de la coopération avec le Congo, justifier l’offensive de son pays en Ukraine et commenter les causes de la crise du marché mondial des denrées alimentaires.

Au sujet de la coopération entre son pays et le Congo, le diplomate russe a salué l’excellence des relations séculaires entre les deux pays dans tous les domaines. Sur le plan politique, par exemple, il a indiqué qu’avec les élections législatives et locales qui se tiennent actuellement au Congo, deux observateurs russes ont été partie prenante. Ces derniers ont relevé le peu d’engouement des populations au vote.
Commentant les causes de la crise du marché mondial des denrées alimentaires, l’ambassadeur pense qu’elle ne découle pas de la guerre en Ukraine. «Ces derniers temps, les pays occidentaux cherchent à accuser la Russie d’être responsable de la crise alimentaire mondiale et à l’expliquer uniquement par l’effet de l’opération militaire des forces armées russes en Ukraine. Toutefois, la situation actuelle sur le marché alimentaire n’est pas du tout le résultat de deux mois d’année en cours, mais une tendance des deux dernières années au moins. Le phénomène de crise sur le marché agricole est essentiellement dû aux erreurs systématiques cumulées dans la politique macroéconomique, énergétique, y compris climatique, et alimentaire des pays occidentaux. La pandémie de COVID-19, qui a perturbé des chaînes d’approvisionnement, la hausse du coût de fret et d’assurance y ont également contribué. En 2020-2021, les pays développés ont fortement augmenté les injections financières dans leurs économies pour faire face aux effets négatifs de la pandémie. Les Etats Unis ont imprimé 5000 milliards de dollars, l’Union européenne 1 milliard d’euros, la Japon l’équivalent de 2 milliards de dollars. Les déficits budgétaires croissants et la politique monétaire trop souple ont entraîné une flambée de l’inflation y compris alimentaire. Cette tendance a été aggravée par des guerres commerciales entre les principaux acteurs et la persistance des contradictions dans la gestion des marchés agricoles. En conséquence, les stocks alimentaires sont aujourd’hui à leur niveau plus bas depuis cinq à dix ans», a souligné Gueorguy Tchepik.

Qui s’arroge le droit de juger?

Selon l’ambassadeur de Russie en République du Congo, «depuis bien longtemps, les Etats Unis et les pays de l’Union européenne tentent de culpabiliser la Russie pour tous les phénomènes naturels dans le monde. C’est l’Occident collectif qui porte une grande part de responsabilités pour la confrontation actuelle en Ukraine. Après avoir complètement détruit le système de sécurité globale, hérité de l’époque de la guerre froide, et sapé toute confiance dans ses relations avec la Russie, l’Occident prend position d’un sage qui donne des leçons aux autres. Comme une vieille dame à responsabilité sociale limitée qui nous enseigne pudiquement la morale». «Pourquoi donc s’acharner contre la Russie qui ne fait que défendre son territoire occupé par l’armée Ukrainienne?», s’est en définitive interrogé le diplomate. Enfin, il a félicité la presse congolaise pour son impartialité dans la couverture de la situation entre la Russie et l’Ukraine.

Pascal BIOZI KIMINOU