Le second tour du vote pour les législatives aura lieu dimanche 31 juillet prochain. Le vote anticipé des agents de la Force publique s’est déroulé mardi dernier. En lice: 44 candidats pour les 26 sièges restant à pourvoir dont 8 à Brazzaville. Le premier tour a été marqué par l’abstention, qu’en sera-t-il pour ce deuxième tour?

L’organisation des élections au Congo continue de susciter des interrogations. L’on est en droit de se demander à quoi auront servi les différentes concertations politiques destinées, paraît-il, à améliorer la gouvernance?
Rien ne change sur le terrain. D’élection en élection, les mêmes dysfonctionnements reviennent. On a l’impression qu’il y a un réel manque de volonté politique pour faire changer les choses. Maintes fois réalisée, l’opération de révision des listes électorales semble ne pas améliorer grand-chose.
Ce deuxième tour qui va se dérouler sous tension et une certaine méfiance entre les différents candidats, surtout à Brazzaville et à Mouyondzi devrait, en réalité, faire réagir la Commission nationale électorale indépendante (CNEI).
Des dysfonctionnements déjà décriés au premier tour vont-ils encore se répéter, notamment des listes d’électeurs affichées en même temps que certains bureaux de vote ouvraient leurs portes; des listes ne correspondant pas avec celles du premier tour ou encore certaines pages des listes manquant à l’affichage; des noms ne figurant plus sur les listes alors qu’ils y ont été au premier tour, des cas de fraudes massives; des cartes d’électeurs non distribuées par des personnes qui détiennent parfois des fausses cartes? Le trafic d’influence et l’achat des consciences seront-ils encore observés ici et là? Certains bureaux refuseront-ils aux jeunes de voter avec des actes de naissance, alors que dans d’autres, ils sont autorisés à voter pourvu d’avoir deux témoins? Comme au 1er tour, les électeurs non-inscrits sur les listes d’électeurs seront-ils encore autorisés à voter par les présidents des bureaux de vote?
Sur les 26 sièges restant, le PCT est en lice dans 14 circonscriptions (Mouyondzi , Kingoué, Boko-Songho, Madingou commune, Moutamba, Kimongo, Vindza, Kimba, Mvouti I, Tchiamba Nzassi, Ngoyo, Makélékélé I et III, Ouenzé IV). L’UPADS l’est dans 5: (Madingou commune, Boko Songho, Mayoko, Kibangou, Bambama); le MCDDI dans 3: (Moungoundou Sud, Goma Tsé-Tsé, Makélékélé II); l’UDH-Yuki dans 6: (Vindza, Kinkala commune, Makélékélé I, II et IV, Moungali I); le Must dans 1 (Mouyondzi); le PCAP dans 1 (Ngoyo); le PRL dans 2 (Kinkala commune et Moungali III); la DRD dans 1 (Goma Tsé-tsé); le PULP dans 2: (Moungali III et Ouenzé IV); le groupement centre dans 1: (Tchiamba Nzassi). Les indépendants sont au nombre de 11, notamment à Kimba, Kingoué, Moutamba, Moungoundou Sud, Mayoko, Kibangou, Bambama, Mvouti I, Makélékélé I et IV.
A Mouyondzi, on craint des incidents entre les partisans du candidat du PCT, Jacqueline Lydia Mikolo, et la présidente du MUST, Claudine Munari, arrivée en tête avec 49, 42%, contre 22,21% à son challenger. On parle, d’ores et déjà, d’une transhumance d’électeurs venant de Brazzaville, constitués en grande partie d’étudiants.
Ce deuxième tour risque de ne pas drainer des foules. On s’attend à une ambiance plutôt timide et morose.
A lui seul, le PCT a raflé 105 sièges au premier tour. Plus que sa performance de 2017. Viennent ensuite: l’UPADS (4), le MAR (4), l’UDH-Yuki (3), le RDPS (2), le Club 2002 PUR (2), La Chaîne (1), l’URDC (1), la DRD (1), l’APC (1), le RC (1), le MDP (1).
S’agissant des élections locales, beaucoup de candidats sont à Brazzaville pour des recours. Au décompte final, certains étaient donnés gagnants, mais à la publication, ils ont été déclarés perdants ou ont vu le nombre de leurs sièges réduit.
Des candidats à la députation ont également déposé des recours à la Cour constitutionnelle qui aura 15 jours, après la publication des résultats définitifs, pour trancher.

Cyr Armel YABBAT-NGO