L’archevêque de Kinshasa a exprimé des doutes quant à la volonté de la communauté internationale d’aider la RD Congo à restaurer la paix dans sa région orientale. «Les relations internationales sont souvent guidées par des intérêts personnels».
Il a fait cette déclaration à l’occasion de la messe d’action de grâces consacrée à la situation à l’Est de la RD Congo, célébrée le dimanche 9 février en la cathédrale Notre-Dame de Lingwala, à Kinshasa. «Nous avons l’impression, a-t-il dit, que la communauté internationale tient un double langage alors qu’elle a les moyens de faire avancer la cause de la paix dans la sous-région. Malheureusement, elle ne le fait pas. Engager un dialogue avec tous les acteurs concernés représente le dernier espoir pour rétablir la paix dans cette partie du pays», a souligné le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu.
Nous ne sommes pas, a-t-il poursuivi, «pour des solutions-sanctions. Nous sommes plutôt d’accord pour une solution du dialogue afin qu’ensemble nous puissions tomber d’accord sur la voie à suivre. Avec la communauté internationale, c’est aussi une question d’intérêt. S’il s’agit de l’exploitation des ressources minières du Congo, qu’on se retrouve ensemble pour voir comment ces richesses profitent à celui qui investit et au peuple congolais».
D’après l’archevêque de Kinshasa, les évêques sont prêts à rencontrer tous les acteurs, y compris les rebelles du M23 afin de favoriser un dialogue constructif. «S’il faut qu’on aille à Goma, nous allons y aller. Nous irons parler avec tout le monde. Même s’il habite sur la lune. Nous ne pouvons pas faire l’économie de l’inclusivité si nous voulons que ce dialogue aboutisse à une solution durable», a-t-il assuré.
Déjà, faut-il le rappeler, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo ont précédemment entamé des consultations avec des acteurs politiques tels que Matata Ponyo Mapon, Martin Fayulu, Delly Sessanga et autres. Les deux organisations ont aussi désigné l’ancien ministre et sénateur Didier Mumengui comme coordonnateur général du secrétariat technique du pacte social pour la paix.
Alain-Patrick MASSAMBA